Le final sauve, in extremis, le concert. En clôture du sommet du G8, les dirigeants ont gonflé l'enveloppe dévolue à l'aide alimentaire, mais cette annonce ne gomme pas les résultats décevant de la réunion. Les engagements n'ont pas été à la hauteur sur le climat. Quant à la régulation économique, le G8 s'est limité à des déclarations d'intention. Un effort pour la faim dans le monde ? C'est sur une bonne note que se termine le décevant sommet du G8 à l'Aquila. Silvio Berlusconi a annoncé, vendredi, dans son discours de clôture, que l'enveloppe destinée à l'aide alimentaire sera portée à vint milliards de dollars sur trois ans, au lieu de quinze milliards annoncés initialement. Cette décision est " une réponse à la hausse des prix alimentaires l'année dernière ", explique la déclaration commune. Ce final empreint de bons sentiments ne peut effacer les difficultés qu'on eues les grands de ce monde à accorder leurs violons sur des sujets moins consensuels. Ainsi le réchauffement climatique, le sommet de l'Aquila laisse le sentiment d'un rendez-vous manqué. A cinq mois de la conférence de Copenhague sur l'après Kyoto, même le SG de l'ONU, Ban Ki-moon parle d'un accord " insuffisant ". En pleine crise économique mondiale, les dirigeants ont multiplié les belles intentions. Ils se sont promis de coopérer " pour garantir une reprise de l'économie mondiale équilibrée, équitable et durable au bénéfice de tous, notamment les plus vulnérables ". Ils ont appelé à poursuivre les efforts de relance, mais aussi à préparer des plans de soutien pour faire face à la hausse du chômage. Ils ont aussi évoqué des sanctions contre les pays qui ne respectent pas les normes de transparence fiscale. Sans préciser lesquelles. Enfin, si la promotion d'une " croissance mondiale verte " a été abordée, les puissances réunies à l'Aquila ne se sont pas accordés sur le sujet. Seule décision concrète : Conclure en 2010 les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, bloquées depuis des années par des confrontations Nord-Sud. Le sommet du G8 qui s'est achevé vendredi à l'Aquila pourrait être l'un des derniers du genre après l'appel du président américain Obama à ouvrir aux pays émergents ce club très fermé des pays riches. Interrogé sur la pertinence du G8, remise en cause avec l'émergence de nouvelles puissances comme la Chine, Obama a jugé qu'une évolution souhaitable était en cours et qu'à l'issue de celle-ci, il serait possible de trouver la " bonne formule " pour cette réunion " datée ". " Ce qui sera exactement le bon format est une question dont nous allons débattre ", a expliqué le président américain. " Une chose à laquelle j'aspire, c'est à une diminution du nombre de sommets ", a-t-il encore expliqué devant la presse. Ce club très fermé, constitué dans les années 1970 à la suite des chocs pétroliers pour mieux coordonner les politiques économiques des pays démocratiques les plus industrialisés, voit sa domination sapée par des économies émergentes telles que la Chine, le Brésil et l'Inde. " Avoir des continents entiers comme l'Afrique ou l'Amérique latine qui ne sont pas représentés dans ces grands forums internationaux et ces organisations où se prennent des décisions ne va pas fonctionner ", a averti Obama. Synthèse : Ahmed Saber