Le marché de l'emploi, le système éducatif et ses effets sur le développement, la formation professionnelle et sa contribution à l'insertion des jeunes dans la vie active, l'avenir de l'entreprise, ont été les thèmes majeurs débattus à la conférence régionale sur la jeunesse et l'emploi ouverte jeudi à Oran. A cette rencontre de deux jours, initiée par le Rassemblement national démocratique, ont pris part les délégués et représentants du parti de 10 wilayas de l'ouest du pays, en présence du porte-parole du RND, M. Miloud Chorfi, d'élus et d'universitaires. Dans une allocution d'ouverture, Miloud Chorfi a estimé que "les efforts considérables déployés ces dix dernières années pour juguler le phénomène du chômage, démontre l'intérêt que porte l'Etat à la jeunesse et à son insertion dans le marché du travail, notamment à travers le programme du président de République, M. Abdelaziz Bouteflika". "La part consacrée à l'encouragement de la création d'emplois de jeunes et la lutte contre le chômage, à travers les différents dispositifs, a permis de réduire sensiblement le taux de chômage qui est passé de 29 pour cent en 1999 à 11,8 pour cent en 2007, avec à la clef, une création de 3,3 millions d'emplois entre permanents et vacataires", a-t-il souligné. Il a indiqué également que les efforts de l'Etat se poursuivent pour créer 3 millions d'emplois durant le prochain quinquennat, en plus de 100.000 emplois nouveaux créés dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux commerciaux, rappelant que "les mesures prises permettront l'inscription annuelle dans le monde de l'emploi de 400.000 chômeurs". En terme de promotion et d'insertion des jeunes, le secteur de la formation professionnelle, et grâce au nouveau dispositif, a vu le renforcement de ses structures qui sont passées de 492 établissements en 1999 à 1035 en 2008 et du nombre d'encadreurs passant de 9150 en 1999 à 13.400 en 2008, a-t-il ajouté. M. Miloud Chorfi a évoqué au passage les défis attendus en terme d'offre d'emploi pour les futurs demandeurs d'emploi, dont les diplômés de l'université, qui doit accueillir, à l'horizon 2015, quelque 2 millions d'étudiants. Pour sa part, le professeur d'économie à l'Université d'Oran et expert international, M. Mohamed Bahloul a traité des deux angoisses des politiques que sont l'emploi et l'inflation, mettant l'accent surtout sur "l'art de conduire le changement". Il a assuré dans ce sens que "l'important n'est pas le volume du chômage, mais sa composante sociologique". Dans le même ordre d'idées, il a indiqué que le chômage en Algérie est de type spécifique, à dominante jeune et de surcroît urbain et semi urbain. Selon cet expert, cette composante sociologique doit être observée. "Ce n'est pas un chômage quelconque. Il peut avoir des conséquences incontrôlables", a-t-il déclaré en invitant l'assistance à méditer sur le phénomène des "harraga". Analysant le marché de l'emploi, M. Bahloul a estimé que les emplois crées ne sont pas durables, malgré l'injection de gros budgets de l'Etat pour l'absorption du chômage. "Nous devons apprendre à créer l'entreprise", a-t-il conclu en plaçant l'entreprise au coeur des réformes. L'ex recteur de l'Université "Mohamed Boudiaf" et sénateur, M. Mohamed Mebarki a abordé, dans son intervention, les effets sur le développement du système éducatif, et la contribution de la formation professionnelle à l'insertion des jeunes dans la vie active, proposant la création de grandes écoles nationales dans certaines spécialités, là où le potentiel existe, comme par exemple la création d'une Ecole nationale de construction à Oran, une Ecole nationale des mines à Annaba, une Ecole d'électronique à Sidi Bel-Abbes et d'électroménager à Tizi-Ouzou. R.R.