La stratégie gazière algérienne va au-delà du simple fait de vendre cette énergie. Selon le ministre de l'Energie et des Mines qui était, samedi, l'invité du forum de l'Entv, l'Algérie vise, à travers Sonatrach, à entrer dans le marché gazier européen. Sans s'étaler sur les détails, le ministre a souligné que cette entrée sur les marchés européens ne se fait pas sans contrainte. Malgré l'ouverture de ces marchés, l'on comprend, à travers les propos de M. Khelil, que Sonatrach se heurte au protectionnisme européen, qui voit mal, une compagnie africaine investir de cette manière le marché. A ce titre, le ministre a indiqué que tous les projets entrepris par Sonatrach ont été soumis à une rude négociation. Il a rappelé, à cet égard, la genèse des projets Medgaz et Galsi qui, lors de leur initiation, se sont heurtés au refus des compagnies Gas Natural et Eni les quelles, détenaient respectivement, le monopole du gaz en Espagne et en Italie. M Khelil qui a rarement abordé ce sujet lors de ses interventions passées, a tenu à l'évoquer pour souligner la pertinence de la nouvelle légalisation nationale, notamment les amendements à la loi sur les hydrocarbures et en particulier la taxe sur les superprofits. Concernant justement cette taxe, le ministre a précisé que c'est une loi algérienne applicable à toutes les compagnies étrangères, comme c'est le cas dans tous les pays qui ont ce genre de législation à l'instar des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Dans le même contexte, M. Khelil a précisé que la loi sur les hydrocarbures amendée permet à l'Algérie d'être compétitive. Il a réaffirmé, à l'occasion, que la décision est plus politique qu'économique. Cependant, il a indiqué que cette loi n'a pas beaucoup changé la loi 86/14 qui, elle, accorde plus d'avantages aux compagnies étrangères. Il a ajouté que les seuls changements introduits concernent la participation de Sonatrach qui est portée à 51% et plus, ainsi que la taxe sur les superprofits. Par ailleurs, l'entrée en vigueur de cette loi s'effectuera avec le lancement du 7e appel d'offres, dont les périmètres sont déjà définis, dès que les textes d'applications seront parus dans le Journal officiel. A une question sur le projet Medgaz, le ministre a indiqué que tous les contrats concernant le projet ont été signé et la mise en service est prévue, comme convenu, en 2009. Le retrait des compagnies BP et Total est dû, selon M. Khelil, au fait que ces deux entreprises ne détiennent pas de volume de gaz dans le projet. Concernant la très controversée question de l'Opep du gaz, le ministre écartera l'éventualité d'une telle organisation en affirmant que les prix du gaz sont indexés sur ceux du pétrole et que si l'Opep arrive à stabiliser convenablement les prix du pétrole, il n'y aura aucun besoin d'un cartel du gaz. Par ailleurs, le passage de M. Khelil au forum de l'Entv a été l'occasion de passer en revue les réalisations du secteur durant l'année 2006. Des réalisations qui ont touché l'exploration et la production d'hydrocarbures, l'électricité et les mines. C'est ainsi que la production d'hydrocarbures a atteint 1,4 million de barils par jour avec 18 nouvelles découvertes pétrolières et gazières. Les exportations ont atteint le chiffre record de 54 milliards de dollars dont 5 milliards représentent la part des associés étrangers de Sonatrach. En terme de fiscalité pétrolière, Sonatrach a versé au trésor public 2 800 milliards de dinars.