La mondialisation galopante en ce XXIe siècle correspond à une ère de grande émergence puis de croissance de nouvelles technologies. Ces dernières, informatiques, numériques, nouvelles technologies de l'information et de la communication, biotechnologies, ont touché un grand nombre d'industries, de services (grande distribution, télécommunication, intermédiation financière …) et de produits (électroniques, pharmaceutiques...). Leurs conséquences sont nombreuses : de nouveaux concurrents, changement des positions concurrentielles, redéfinition des filières et transformation des actifs valorisés. L'Algérie, qui aspire à une intégration industrielle internationale à travers son marché interne, tient à la faveur d'une nouvelle stratégie industrielle à négocier ce processus sur des bases saines et solides en recherchant l'ensemble des facteurs qui permettent à l'industrie d'assurer une transition rapide et efficace vers un nouvel équilibre qui répond à tous les indices et à tous les critères liés à 1'économie de marché. Les premières assises nationales consacrées à ce thème constituent le point d'encrage de nombreux débats inaugurés par le ministère des Participations et de la Promotion des investissements. En effet, le document de base de cette nouvelle stratégie, présenté hier et portant sur 400 pages, propose toute une analyse détaillée et intelligible de ce nouveau modèle d'industrie. Son développement privilégie la transparence et l'interprétation des résultats à venir en matière de croissance économique. Il interprète, également, les mécanismes à l'œuvre dans les domaines les plus appliqués tels que l'économie nationale et la macroéconomie. Le document soumis vise un large débat sur l'industrialisation, car, selon M Abdelhamid Temmar, il s'agit du " destin de la nation". Le ministre explique dans ce sens que le problème de la croissance de l'économie de l'Algérie, étant donné les conditions d'aridité et les conditions historiques qui sont les nôtres, " le choix industriel, est un choix déterminant du point de vue de la croissance économique". Il souligne que le moment est venu pour que les opérateurs économiques soient totalement partie prenante, mais dit-il encore, il faut qu'il y ait les organisations syndicales et surtout les chercheurs, les innovateurs, et pratiquement tous ceux qui ont intérêt à faire démarrer les idées et la compétition. Ainsi, il est attendu par le gouvernement de ces assises, une définition extrêmement précise de ce que pourrait être la nouvelle politique industrielle algérienne. "La notion de stratégie signifie bien, un cadre stratégique. Dans le document qui est proposé, on propose simplement les principes généraux, mais en réalité la stratégie n'a de sens que si elle est définie dans des politiques et qui sont des politiques publiques de l'Etat ", explique encore M. Temmar. Il ajoutera que l'essentiel des discussions, ne tournera pas tellement sur la stratégie en elle-même. Car, il devient d'après lui de plus en plus évident que la mondialisation est là, que l'économie algérienne est ouverte et que nous avons les moyens d'y faire face. Il insiste sur les politiques à mettre en place pour permettre aux entreprises d'acquérir les capacités de productivité et de compétitivité sur le plan du marché. M. Temmar définit encore cette nouvelle stratégie industrielle comme un instrument important qui vise à conférer essentiellement à l'économie du pays, une capacité de négociation internationale et notamment une capacité de compétitivité. " C'est là l'objectif général, 1l faut donc que notre économie, nos entreprises soient en mesure d'aller à l'attaque et se défendre sut le plan de la compétitivité ". Les axes principaux de ce nouveau processus industriel sont, d'abord, selon le ministre, la reconquête des marchés intérieurs, " l'importation occupe trop de place, il faut que nos entreprises reconquièrent ce marché- Nous devons comprendre et nos entreprises doivent comprendre que le marché algérien, n'est pas leur marché, c'est le marché euroméditéranéen, qui est leur marché. Certainement que les entreprises ne peuvent pas fonctionner sans avoir un marché de base dans lequel, elles fonctionnent de manière basique, et sur le marché national, mais elles doivent comprendre maintenant qu'elles opèrent sur un marché qui dépasse le marché algérien, puisque justement, l'ouverture dans le cadre de l'accord d'association, permet aux entreprises de fonctionner sur notre marché de manière mondialisée, alors, beaucoup d'entreprises, commencent à penser leur stratégie et leur compétitivité sur un plan, qui est un plan beaucoup plus élargi ". De l'avis de M. Temmar, après les présentes assises " les choses seront plus claires. Le gouvernement a fait de ce dossier un point extrêmement fort de discussions, de réflexions et de définition des politiques- Il est clair, maintenant que les assises doivent se saisir de ce dossier. Ensuite, la discussion sera, immédiatement, faite au sein du gouvernement pour ramasser toutes ces interventions, et toutes ces propositions pour en faire un document, qui ne soit plus un document du gouvernement, mais un document national " . Il indiquera qu'au moment où tout sera finalisé, " il y aura deux parties. L'Etat qui va démarrer ses politiques publiques (innovation formation, d'appui, d'ouverture de marché etc.) à travers des lois, des décrets et des arrêtés. Et de l'autre côté, les entreprises doivent démarrer leurs initiatives en matière de mise à niveau, en matière d'investissement, en matière d'ouverture, en matière de transformation juridique ". Il soulignera que l'essentiel, c'est bien de comprendre qu'en dehors de quelques secteurs que l'Etat a choisis, étant extrêmement importants pour tirer le développement de l'ensemble de l'économie nationale, " l'Etat demande aux entreprises de se mettre à niveau, il les aidera, l'Etat demande aux investisseurs nationaux d'y aller et l'Etat les aidera en leur donnant le maximum d'avantages, l'Etat mettra à la disposition des entreprises de la formation et surtout du travail qualifié". Il dira, toujours dans ce domaine que " l'Etat ne peut pas remplacer les entreprises, et la responsabilité complète de l'action industrielle, reste celle des entreprises, que l'Etat pousse avec toutes ses capacités ".