De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les projecteurs de la troisième édition du Festival international du film arabe d'Oran se sont allumés, jeudi dernier, au théâtre Abdelkader Alloula en présence de plusieurs noms du monde du cinéma arabe. Parmi les plus connus que quelques centaines d'Oranais qui se sont rassemblés autour d'une place du 1er Novembre sous haute surveillance ont pu applaudir ou même toucher : le comédien égyptien Ahmed Badir qui n'a pas hésité à aller au-devant de ses admirateurs, l'actrice égyptienne à la longue carrière Nabila Obeid (révélée en 1963 par le film Rabia El Adaouia dans lequel elle avait donné la réplique à Farid Chawki), la belle Yousra, le réalisateur algérien Ahmed Rachedi ou encore l'écrivain algérien Wassyni Laaredj. Avant de rejoindre le théâtre pour la cérémonie d'ouverture du festival, ces invités et d'autres encore ont été reçus par le premier responsable de la ville d'Oran, Sadek Benkada, au siège de l'hôtel de ville, qu'un long tapis rouge reliait au théâtre à travers la place du 1er Novembre. Une fois encore, les journalistes de la presse écrite algérienne ont été exclus de cette rencontre alors qu'un certain nombre de leurs collègues étrangers et la télévision nationale y ont été autorisés. Interrogé sur cette discrimination, l'un des responsables de l'organisation, Nazih Berramdane, a expliqué que «ce ne sont pas des journalistes mais des invités». Argument qui n'a convaincu personne, tout le monde ayant constaté que ces invités de marque n'étaient ni plus ni moins que des journalistes. Comme tous ceux qui, munis de stylos et de carnets, se sont échinés à couvrir l'événement. Après que tous les participants et invités (dont beaucoup n'ont aucun lien avec le monde des arts) eurent pris place dans le théâtre, les membres des deux jurys ont été présentés : présidé par le réalisateur palestinien Rachid Macharaoui, le jury du long métrage devra départager les dix films en course dont, l'algérien Voyage à Alger, du réalisateur Abdelkrim Bahloul. Le jury du court métrage, mené, lui, par l'actrice libanaise Claudia Marchelyan, choisira le meilleur entre quinze films parmi lesquels les réalisations algériennes Ils se sont tus de Khaled Benaïssa et Dis-moi de Sabrina Draoui. Au chapitre des hommages, le commissariat du festival a honoré à titre posthume le dramaturge Abdelkader Alloula en remettant un Ahaggar d'honneur à sa veuve Raja, le réalisateur palestinien Rachid Macharaoui, la Palestine étant toujours au cœur des préoccupations algériennes, et l'inévitable Yousra qui n'a pas hésité à introduire une note de berbérité dans son discours en lançant un «hamlakhkoun atas atas» (Je vous aime beaucoup) au public. Moment très émouvant, les compagnons de feu Alloula, les acteurs Adar et Himour, ont joué un extrait d'El Khobza, première pièce à grand succès que le dramaturge a mise en scène en 1970. Rappelons que la chanteuse libanaise Najwa Karam et l'Algérien Bilal devraient respectivement se produire les 28 et 30 juillet au théâtre de verdure Hasni Chakroune.