Obama n'a pas besoin de conquérir des pays asiatiques (Irak, Afghanistan) comme l'a fait son prédécesseur pour faire valoir ses talents de diplomate. Le Forum économique Asie-Pacifique de Singa-pour est une opportunité pour le président américain Barack Obama de faire le point sur la présence de son pays dans la région. La Chine, la Corée du Sud et le Japon sont d'autres étapes de sa visite et ce ne sont pas des pays faciles. Les Etats-Unis sont certes, une puissance de la région avec laquelle il faudrait à nouveau compter. M.Obama a annoncé hier à Tokyo que son intérêt pour l'Asie-Pacifique remontait à son enfance à Hawaï et en Indonésie avant d'évoquer la Chine qu'il a tenté de rassurer sur les intentions américaines. Les Etats-Unis ne cherchent pas à contenir la Chine, et une relation approfondie avec la Chine ne signifie pas un affaiblissement de nos alliances bilatérales, a-t-il dit. Au contraire, l'émergence d'une Chine puissante, prospère peut être une force pour la communauté des nations. A la veille de son arrivée en Chine pour trois jours, M.Obama a indiqué qu'il n'éviterait pas la question des droits de l'homme, bien qu'il n'ait pas évoqué directement le Tibet, une question ultrasensible pour Pékin. «Les Etats-Unis n'hésiteront jamais à défendre les valeurs fondamentales que nous chérissons tous et cela inclut le respect pour la religion et la culture de tous les peuples», a-t-il déclaré. Il promet de le faire dans un esprit de partenariat, plutôt que de rancoeur. Au plan économique, le président a souhaité travailler en partenariat avec les pays asiatiques. C'est ainsi que nous pouvons assurer la reprise et faire progresser notre prospérité commune, selon lui. «Nous ne pouvons pas simplement revenir aux mêmes cycles de croissance et de crise qui nous ont conduits à la récession mondiale. Nous ne pouvons pas suivre les mêmes politiques qui nous ont amenés à une croissance aussi déséquilibrée», a-t-il dit. «Mais nous avons aussi besoin d'une croissance durable pour notre planète et les générations futures», a-t-il prévenu en espérant un succès au prochain sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique. Pendant les deux mandats du président George W.Bush, les Etats-Unis se sont engagés dans deux conflits en Afghanistan et en Irak, laissant le champ libre à la Chine pour accroître son rôle de puissance régionale en Asie. M.Obama a affirmé que cette époque est révolue même si des troupes américaines participent à deux guerres dans le monde «notre engagement pour la sécurité du Japon et la sécurité de l'Asie est inébranlable», a-t-il déclaré. A propos du dossier nucléaire de la Corée du Nord, M.Obama a affirmé que les Etats-Unis ne seraient pas intimidés par les menaces, tout en proposant au régime nord-coréen d'emprunter une autre voie. Les Etats-Unis sont prêts à offrir à la Corée du Nord un avenir différent (..) d'opportunités économiques (..) de plus grande sécurité et de respect, a-t-il dit, à condition que les Nord-Coréens reprennent les négociations à six (Etats-Unis, deux Corées, Chine, Russie, Japon) sur l'arrêt de leur programme nucléaire. Pyongyang souhaite d'abord engager un dialogue bilatéral avec les Etats-Unis et l'émissaire spécial chargé du dossier nord-coréen à Washington, Stephen Bosworth, doit se rendre en Corée du Nord début décembre. Ces dossiers n'empêchent pas la première visite en Chine de Barack Obama de ravir la vedette à d'autres préoccupations. Le président américain est attendu aujourd'hui à Shanghai puis lundi à Pékin pour l'étape la plus longue de sa tournée après le Japon et Singapour et avant la Corée du Sud. Il doit s'entretenir avec le n°1 Hu Jintao, président et secrétaire général du parti communiste, qu'il a déjà vu en marge de grands rendez-vous internationaux comme le G20 et l'assemblée générale de l'ONU. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, en janvier, M.Obama plaide pour une collaboration renforcée entre Pékin et Washington, en particulier sur le réchauffement climatique et les dossiers nucléaires nord-coréen et iranien. Les relations bilatérales n'ont connu aucune crise majeure, malgré les tensions commerciales autour des tubes d'acier et pneus chinois, ou des importations de voitures américaines et les accusations sur un yuan sous-évalué.