Les travaux des assises sur la stratégie industrielle, qui se sont poursuivis, hier avant d'être clôturés, hier au Palais des Nations, ont été caractérisés par la présentation des différentes préoccupations exprimées par différents acteurs économiques. Pour sa part, la commission "environnement économique de l'entreprise", a dénoncé le "comportement hostile" des banques publiques à son encontre en insistant sur la dualité public-privé. "Ces banques refusent de payer mes clients et les orientent vers des assureurs publics" a-t-elle affirmé en s'adressant à M. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général des banques et des établissements financiers. Quant au représentant de la Banque extérieure, ce dernier a évoqué l'impossibilité d'octroyer des crédits à certains opérateurs privés à cause des règles imposées par la Banque d'Algérie. De son coté, M. Abdellatif Benachenhou, président de ladite commission et ancien ministre des Finances, abordé une autre préoccupation des opérateurs et des banquiers, il s'agit de l'excès de garantie, exigé par le système bancaire, souvent au détriment du contenu du projet à financer. Le nouveau président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, a pour sa part signalé que "80% des crédits sont octroyés au secteur public et seulement 20% pour les privés", avant de soulever, par ailleurs, le problème des royalties incluses dans le prix d'achat des matières premières. Un universitaire de la ville d'Annaba a exposé, le fait, que le système financier algérien est sous bancarisé puisque 80% des transactions se font par le cash, "donc dans l'informel". En passant à une autre commission, celle de l'innovation, NTIC et ressources humaines, les préoccupations des intervenants ont porté surtout sur l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Pour ce qui est de l'industrie pharmaceutique, un membre de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie, M. Nabil Mellah a fait part, à l'APS, de sa conviction qu'il existe, bel et bien en Algérie, une industrie pharmaceutique et que des producteurs arrivent même à exporter, mais, selon lui, "la réglementation reste trop rigide et pousse bon nombre d'opérateurs producteurs à laisser tomber cette activité". En revanche, s'agissant du secteur de l'automobile, le président de Cevital, M. Isaad Rebrab, s'est montré optimiste et a souligné que "monter une industrie automobile en Algérie avec des matières premières locales est très possible, puisque nous disposons d'une industrie sidérurgique pour la tôlerie, pétrochimique pour les pare-chocs et la verrerie pour les pare-brises, et pour tout le reste on peut avoir recours au partenariat", a-t-il expliqué.