Les cours du baril ont réussi à se maintenir tout au long de la semaine au-dessus des 70 dollars. Les prix du brut ont même fini la semaine sur une petite hausse, sur fond d'optimisme des marchés quant à une reprise prochaine de l'activité économique. Ainsi, à New York, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 72,74 dollars, en hausse de 25 cents par rapport à son cours de clôture de jeudi. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 28 cents à 72,79 dollars. Les cours sont restés en hausse toute la journée, limitant cependant leurs gains en fin de séance à la faveur d'un renforcement de la monnaie américaine, qui rend le brut moins attractif pour les acheteurs munis d'autres devises. Par ailleurs, les prix du pétrole confirmaient leur petite avancée vendredi, en fin d'échanges européens, profitant d'une fin de semaine optimiste sur les marchés actions et malgré des craintes persistantes sur la demande, dans un marché rendu apathique par le manque de liquidités. "Les statistiques économiques restent nettement positives", ont jugé les analystes de Barclays Capital. "Dans le même temps, sur le marché pétrolier, les preuves d'une forte reprise de la demande en Asie continuent de s'accumuler", ont-ils ajouté. Les indicateurs du jour sur les marchés américains ont dans l'ensemble conforté les espoirs de reprise économique imminente. Aux Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir dans le monde, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté pour le troisième mois de suite en juillet, et la confiance des consommateurs, si elle reste en recul en août, a été révisée à la hausse. La confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs de la zone euro s'est notamment améliorée pour le cinquième mois consécutif tandis que les dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté pour le troisième mois de suite en juillet. "Des marchés actions aux devises, en passant par le pétrole, il semble que le dénominateur commun des marchés est le manque de liquidités lié aux vacances", commentait cependant Olivier Jakob, de Petromatrix, notant que le WTI avait "montré aussi peu de conviction à passer sous 70 qu'à s'élever au-dessus de 75 dollars". La consommation mondiale d'or noir devrait connaître en 2009 sa deuxième année de contraction d'affilée, et les observateurs du marché s'attendent à une reprise en 2010 à la faveur d'une reprise économique. Les cours ont connu une semaine volatile, touchant mardi les 75 dollars pour la première fois en dix mois, avant de retomber brutalement. Ils ont effectué jeudi une brève incursion sous les 70 dollars, ce qui les a fait remonter aussi vite qu'ils avaient chuté. "La fourchette entre 65 et 75 dollars continue de dominer la dynamique des prix actuellement, et nous nous attendons à ce que cela reste le cas du trimestre", ont estimé les analystes de Barclays Capital. "Cette fourchette reflète bien la situation fondamentale du marché, avec une demande qui s'améliore et l'excès de stocks qui se réduit, mais pas à un rythme assez rapide pour justifier des prix au-delà des 75 dollars". Mais selon eux, les "bases" pour une montée des prix au-dessus de ce seuil "sont en train d'être posées", ont-ils ajouté. "Les prix ont rebondi de leurs plus bas niveaux atteints en février seulement sur des espoirs de reprise de la demande. Une fois que la demande va vraiment faire son apparition, ils devraient progresser de manière exponentielle", a estimé John Kilduff, de MF Global. Facteur de soutien saisonnier pour les cours, la période des ouragans de l'Atlantique qui s'étend de juin à novembre, n'a pas cette année connu de développement majeur. Contrairement à l'an dernier, marqué par plusieurs tempêtes tropicales importantes, aucune n'a menacé pour l'instant cette région essentielle pour l'industrie pétrolière américaine. La dernière tempête tropicale qui s'est formée, Danny, ne devrait pas causer beaucoup de dégâts dans le golfe du Mexique, selon les prévisions des services météorologiques, mais plutôt monter vers la côte nord-est du pays, comme l'ouragan Bill la semaine dernière. Samira G.