Les métaux précieux ont évolué en hausse cette semaine sur le London Bullion Market, le palladium faisant une échappée à un niveau plus atteint depuis près d'un an, en raison d'achats des fonds spéculatifs, d'importations chinoises toujours fortes et d'une offre russe plus limitée. Le métal jaune a fluctué au gré des mouvements du billet vert, auquel il est lié par une forte corrélation inverse. Son prix reste dans l'ensemble soutenu par l'intérêt des investisseurs pour ce placement refuge, qui avait été particulièrement prisé au plus fort de la crise financière. "Avec le long week-end qui s'annonce au Royaume-Uni (lundi est férié, ndlr), certains pourraient profiter des conditions volatiles du marché pour créer un écart plus large" anticipait James Moore, London Bullion Desk. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 955,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 952,50 dollars vendredi dernier. Le métal gris a touché un petit plus haut (14,87 dollars) depuis mi-août grâce au recul du dollar. L'argent a fini vendredi à 14,54 dollars contre 14,01 dollars une semaine plus tôt. Le palladium s'est illustré en grimpant vendredi à 290,85 dollars l'once, un plus haut depuis près d'un an, en raison notamment d'achat de la part des fonds spéculatifs, selon les analystes de Barclays Capital. "Les importations de palladium chinoises devraient continuer d'augmenter nettement et ont déjà été de 46% supérieures aux douze mois précédents" notait en outre John Reade d'UBS. "La Russie semble aussi jouer un rôle majeur dans la force du mouvement des prix actuels (...) le pays est non seulement un des plus gros producteurs mais il détient aussi des stocks (dont le niveau n'est pas publié officiellement, ndlr) et si la Russie décide de suspendre totalement ses ventes, en attendant des prix plus hauts, et que la Chine augmente en même temps ses importations, cela ne peut qu'aboutir en une autre flambée des cours", ajoutait l'analyste. "Les prix du platine sont, eux, restés stables mais toujours à un haut niveau alors qu'Impala (deuxième plus gros producteur mondial, ndlr) a annoncé que la grève actuelle coûte 3500 onces par jour", selon les analystes de Barclays Capital. Les ouvriers de l'entreprise minière sont en grève depuis lundi et le mouvement se serait étendu à la mine de Marula et d'autres grèves menaceraient en Afrique du sud. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine valait 1243 dollars à 16H00 GMT (18h00 HEC) contre 1239 dollars vendredi dernier. A la même heure, l'once de palladium valait 290,25 dollars contre 275 dollars une semaine plus tôt. Pour leur part, les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) sont restés amorphes cette semaine malgré de bons indicateurs, en raison de risque d'un ralentissement de la demande chinoise, seuls le plomb et le cuivre réussissant à faire une percée. Refroidissant l'optimisme des investisseurs sur le rôle de locomotive de la reprise économique mondiale, l'annonce cette semaine par la Chine de la mise à l'étude de restrictions concernant "les surcapacités des industries de l'acier et du ciment, et d'autres industries a mis les prix sous pression pendant les derniers jours" selon John Reade d'UBS. "Des risques très sérieux de ralentissement de la demande chinoise pèsent sur les prix" notaient les analystes de Barclays Capital. En début d'année, "une combinaison de nettes baisses de production, des reconstitutions de réserves de la part du gouvernement et des consommateurs ont tendu le marché chinois et créé un besoin d'importations, ce qui s'est reflété dans la hausse des prix sur le marché de Shanghai par rapport à ceux de Londres", résumaient les analystes de Barclays Capital. "Certains de ces facteurs vont disparaître pendant la deuxième partie de l'année, l'accumulation de davantage de réserves n'étant pas encouragée par des prix historiquement hauts", notaient les analystes, ajoutant que le tableau serait particulièrement sombre pour l'aluminium et le zinc, en net surplus. Après une semaine calme, le CUIVRE a coiffé vendredi son pic de la semaine précédente, à 6 520 dollars la tonne, touchant un nouveau plus haut depuis le 1er octobre dernier. Seul le PLOMB a suivi le mouvement, touchant vendredi un plus haut de plus d'un an, à 2 134 dollars la tonne. Le métal lourd n'a pas été affecté par l'annonce chinoise, dans la mesure où la Chine "reste de loin le premier producteur de plomb et que le marché n'était qu'en léger surplus pendant la première partie de l'année", selon Eugen Weinberg, de Dresdner Kleinwort. Les prix de l'ALUMINIUM ont nettement reculé et touché des plus bas depuis fin juillet avant de finir inchangés. Le NICKEL est resté relativement stable. Son cours, qui s'était envolé il y a quinze jours jusqu'à 21'325 dollars la tonne, un plus haut depuis un an, a perdu depuis environ 9%. Le ZINC a aussi caboté à ses niveaux de la semaine précédente. Monté il y a quinze jours à 1948 dollars la tonne, un plus haut depuis un an, le métal a lâché depuis environ 3%. L'ETAIN a continué d'évoluer autour de 14'000 dollars la tonne, et a fini la semaine légèrement au-dessus de son cours de clôture de la semaine précédente. Synthèse R.T.M.