C'est officiel, le fonds d'investissement koweitien Kipko a cédé sa place d'actionnaire majoritaire dans le groupe Wataniya Telecom à Qatar Telecom (Qtel). Ce dernier a effectivement racheté 51 % des actions du groupe télécom koweïtien, transaction qui devrait lui permettre d'en prendre le contrôle. Il est vrai, aussi, qu'en tant qu'actionnaire principal du groupe Wataniya, Qtel a désormais le pouvoir décisionnel et ce, pour ce qui concerne toutes les filiales du groupe, notamment la filiale algérienne plus connue sous le nom commercial de Nedjma. Il est vrai que dans le cas de cette dernière Qtel a fait une acquisition additionnelle de 9 %. Calcul fait, Qtel contrôle 60 % des actions de Nedjma et il est de fait actionnaire majoritaire de cet opérateur et non le contraire, comme l'on laissé entendre les responsables de Nedjma. Le communiqué rendu public samedi dernier par l'opérateur a mis l'accent sur le fait que Qtel a acquis 9 % de Nedjma, tentant ainsi de minimiser tant l'ampleur que l'impact de la transaction effectuée par l'opérateur qatariote. Une diversion ayant pour principal objectif d'éloigner l'idée que Qtel puisse effectuer des changements au sein du staff de Nedjma. Une option qui ne serait pas du tout à écarter vu que le troisième opérateur de téléphonie mobile ne peut être assimilé à un modèle de gestion performante de l'entreprise. La lecture du communiqué rendu public par Wataniya Telecom Algérie, fait ressortir au bout de la troisième année d'exploitation des pertes estimées à 9,5 millions de dollars. Des pertes, estiment des analystes, qui pourraient mener les nouveaux acquéreurs à opérer des changements à la tête de l'actuelle direction de Nedjma. Il faut toutefois rappeler que l'opérateur qatariote Qtel, qui vient d'arracher 51% du capital de Wataniya Telecom représentant quelque 233,6 millions d'actions, a dû débourser la bagatelle de 3,7 milliards de dollars pour l'exécution de cette transaction. Il demeure néanmoins qu'en l'absence d'une réaction de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), cette affaire ouvre la voie à la spéculation. Que prévoit le cahier des charges pour ce genre de transactions ? L'opérateur de téléphonie algérien continuera-t-il à activer sous le "label" de Nedjma ? C'est à ces questions que l'opinion publique algérienne cherche des réponses.