Après avoir connu une chute sans précédent, le commerce international reprend quelques couleurs. Ainsi, les exportations de biens et services américains ont progressé, en août, pour le quatrième mois consécutif de 0,2 %. Même si les importations continuent de reculer sous l'effet de la faible demande intérieure, " les chiffres mensuels montrent des signes de stabilisation ", analyse le département du Commerce américain. Un constat que semblent confirmer les dernières données compilées par le Bureau d'analyse de politique économique néerlandais (CPB). Selon lui, le commerce international en volume a augmenté de 0,5 % au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents. C'est une première depuis plus d'un an. La bonne santé des pays asiatiques et notamment de la Chine explique cette reprise. Pour preuve, les importations des pays de l'Asie émergente ont augmenté de 7,3 % au printemps, selon l'institut CPB. Certains pays latino-américains, comme le Brésil, ont également contribué à l'amélioration des échanges. Pas de quoi s'enthousiasmer pour autant. " En niveau, on est encore très au-dessous de là où on était il y a un an ", note Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. Au deuxième trimestre, la valeur des échanges internationaux était encore inférieure de 39 % à celle d'il y a un an, d'après les chiffres de l'institut Global Trade Information Services. Il faut dire que la chute du commerce international a été vertigineuse et bien plus importante que celle de la croissance mondiale en raison de la baisse des crédits à l'export, du ralentissement des investissements et des déstockages massifs. " Finalement, la remontée commence à s'amorcer plus tôt que prévu, mais il faut rester très prudents ", insiste Andreas Lindner, économiste à l'OCDE. Et de préciser que l'évolution de l'activité mondiale sera absolument déterminante. " Le commerce international suit les grandes tendances économiques plus qu'il ne les précède ", souligne-t-il. Une autre condition à la reprise des échanges est le maintien de l'ouverture internationale. Mais pour l'instant, malgré quelques écarts, la montée générale du protectionnisme que redoutaient certains ne s'est pas produite.