S'il est vrai que ce sont les entreprises algériennes publiques et privées qui peuvent développer notre pays, il est quand même à se poser la question de savoir comment elles s'y prendraient sans un partenariat avec les firmes étrangères. L'épisode de l'exportation illégale vers l'Espagne de neuf cents millions d'euros introduit le doute sur les intentions des entrepreneurs et des hommes d'affaires, perçus par les populations comme concevant leur propre avenir ailleurs. Autant d'argent détenu en liquide et débusqué par les douanes espagnoles et malheureusement pas par les nôtres, pose certainement la question des complicités. Exporter autant de devises en période de disette en termes d' IDE et de baisse des ressources provenant de la vente des hydrocarbures ne laisse nulle place à l'intérêt national et pourrait même procéder d'actes qualifiés de mise en péril des intérêts vitaux du pays. Comment entrer en possession de telles sommes et en liquidités surtout, puis réussir l'"exploit" de leur faire franchir les frontières ? Combien de milliards d'Euros ou de dollars ont-ils pu s'expatrier ? Faiblesse des capitaux rentrés et abondance des capitaux sortis ? L'absence des flux d'investissements, tels les IDE, devrait-elle être mise sur le compte de l'absence de volonté des Etats originaires, des Etats censés en être les bénéficiaires, ou seulement des investisseurs eux-mêmes ? Durant les premières années de l'entrée dans le processus de mise en place et même de mise en application des réformes, il avait été attendu avec certitude que dès lors que ces réformes auront commencé à fonctionner, les investisseurs étrangers se précipiteraient pour investir dans notre économie. Cela n'a pas été le cas, alors que les pouvoirs publics avaient pris les mesures douloureuses, à savoir la fermeture des entreprises avec son corollaire les licenciements massifs. Nous avions presque oublié que dans les économies occidentales les investisseurs appartiennent au secteur privé et ne sont pas soumis aux injonctions de l'administration. L'écart entre ce que nous attendions et ce que nous avons récolté en matière d'investissements étrangers assombrit la vision future de développement pour ceux qui croient que ce sont les étrangers qui vont développer notre pays. C'est une croyance largement diffusée et ancrée du fait même que les discours justifiant la mise en place des réformes ne laissaient planer aucun doute sur ce qui, ailleurs à l'étranger, est finalement une illusion. Dans quel cas ces relations peuvent-elles être considérées comme répondant à nos préoccupations et justifiant leur utilité ? Peuvent elles nous permettre de réellement nous développer et quelle part de savoir-faire bénéficions-nous ? Quels objectifs avons-nous fixés à la coopération, quels itinéraires avons-nous emprunté pour y parvenir ? Il n'y a pas que les relations commerciales à consolider, surtout si celles-ci se font à sens unique et ne procèdent pas d'échanges. Encore que ces échanges devraient contribuer à notre développement, car il n'est pas certain que cela soit ainsi en dépit du fait que les pays développés veulent nous convaincre que les échanges commerciaux contribuent à la croissance et au développement. N.B