Le président américain Barack Obama n'a pas hésité, hier, à évoquer la question des libertés individuelles lors d'une rencontre avec des étudiants chinois à Shanghai, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un droit universel. "Nous ne cherchons pas à imposer un quelconque système de gouvernement à une autre nation", a assuré le locataire de la Maison Blanche. "Les libertés d'expression, de culte, d'accès à l'information et de participation politique sont, selon nous, des droits universels. Ils devraient être accessibles à tous, y compris aux minorités ethniques et religieuses, qu'elles soient aux Etats-Unis, en Chine ou dans toute autre nation". Le président américain a également mis les pieds dans le plat en évoquant la censure sur Internet, dans un pays qui dispose du système de filtrage le plus étendu du monde. Les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, sont ainsi censurés. "Je suis un fervent partisan de l'absence de censure", a-t-il répondu à une question sur l'utilisation de la Toile, avant d'avouer n'avoir jamais utilisé Twitter. M. Obama a souligné que l'accès illimité à Internet était "source de forces" et que le flot d'informations, y compris les critiques de sa présidence, l'avait obligé à écouter les autres opinions. Les modalités de cette rencontre avaient fait l'objet de délicates négociations entre la Maison Blanche et les autorités chinoises jusqu'à la dernière minute. On ignore quel a été le degré d'implication de Pékin dans le choix des jeunes gens autorisés à interroger le président américain. La discussion n'a été pas rediffusée en direct à la télévision chinoise. Elle a été montrée sur une chaîne locale de Shanghai ainsi que sur deux grands portails Internet, mais la qualité était médiocre. Barack Obama a par ailleurs insisté sur la nécessité d'une coopération accrue entre Pékin et Washington, notamment dans le domaine de la lutte contre le réchauffement de la planète. Alors que le monde se prépare pour le sommet de Copenhague en décembre, il a rappelé que les deux pays allaient faire l'objet d'une grande attention. "C'est le poids du leadership que portent désormais nos deux pays", a poursuivi Barack Obama. Le président américain va rester trois jours en Chine. Après Shanghai, il s'envolera pour Pékin, où il effectuera une visite d'Etat de deux jours et rencontrera son homologue Hu Jintao. Il visitera notamment la Cité Interdite au coeur de Pékin et quittera la capitale pour se rendre sur la Grande Muraille. Sa tournée en Asie se poursuivra en Corée du Sud. Les relations restent compliquées entre les deux pays, malgré 30 années de liens diplomatiques. Pékin veut travailler avec Washington sur le réchauffement climatique, mais les avis divergent, notamment sur les objectifs de réduction des gaz à effet de serre à atteindre. Par ailleurs, la Chine est un grand marché pour les produits américains, mais la balance commerciale est déséquilibrée. Et si les deux armées coopèrent, les Etats-Unis s'inquiètent de la montée en puissance de leur partenaire.