Les cours du sucre ont progressé, soutenus par l'attente d'un déficit massif cette année, notamment en Inde, où des milliers de producteurs de canne à sucre ont réclamé des prix plus élevés. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 601 livres vendredi à 16H30 GMT contre 593 livres pour la même échéance une semaine plus tôt à la même heure. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 22,10 cents contre 22,56 cents le vendredi précédent. En effet, depuis janvier, le cours est passé de 11 cents ($) la livre (sur l'ICE à Londres), à 25,43 cents le 30 septembre. Soit un record historique de 28 ans et une hausse de 130% en neuf mois. Qu'est-ce qui pousse autant le prix du sucre à la hausse ? D'abord, la production de sucre indienne est attendue en fort repli. Or l'an dernier déjà, elle avait chuté de 20% pour cause de sécheresse. Après la mousson qui n'en finissait pas de ne pas arriver sur l'Inde, abîmant fortement les cultures du fait de l'extrême sécheresse, c'est aujourd'hui la pluie qui menace la récolte. Impossible de récolter le sucre dans de bonnes conditions ; une nouvelle baisse des rendements se profile à l'horizon. Il pleut donc sans répit et la récolte prend du retard. Toute la saison a été marquée par une humidité hors du commun. L'Organisation internationale du sucre vient donc de revoir encore à la baisse de 3,3% la production brésilienne de sucre par rapport aux estimations de fin septembre ; production qui n'est plus attendue qu'à 28/29 millions de tonnes contre 32 millions en juillet. A toutes fins utiles,on peut rappeler que ces pays sont les deux plus gros producteurs de sucre de la planète. Et que le Brésil est aussi le plus gros exportateur de sucre. Par ailleurs, l'Europe en rajoute une couche... Elle abandonne son système de soutien à ses producteurs de sucre. Le programme de gel progressif des subventions a commencé et se poursuivra jusqu'en 2015, date à laquelle le marché sera théoriquement dérégulé. Du coup, d'exportateur net, l'Europe est devenue elle aussi importatrice nette au grand bonheur des pays en voie de developpement qui peuvent exporter vers l'Europe. C'est le cas de l'Algérie qui compte exporter son sucre dès 2010. Le groupe privé Cevital comme à l'accoutiumée sait saisir ce genre d'opportunités. Son patron a affirmé dernièrement dans une conférence de presse que son groupe parviendra à faire de l'Europe son premier client dès le début de l'année 2010. L'homme d'affaires algérien compte y écouler une bonne partie de sa production de sucre. Pour ce faire, Issad Rebrab a affirmé avoir eu des discussions avec l'Ambassadrice de l'Union Européenne en Algérie, et quelques ministres des affaires étrangères des pays d'Europe. Issad Rebrab a révélé, lors de son passage au Forum de Radio Soummam, que l'unité de production de sucre de Béjaïa, est la plus grande en Afrique et dans le monde arabe. Sa capacité de production la place en cinquième position parmi les raffineries européennes. Il a précisé que le taux de production de sucre atteindra, au début 2010, les 1.8 million de tonnes, soit trois fois plus que la demande locale. Qui aurait dit que l'Algérie passerait du statut d'importatrice à celui d'exportatrice de sucre ! Et par dessus tout, l'Europe sera le premier importateur du sucre algérien ! Dalila B.