Les contrats à terme sur le pétrole brut se maintiennent dans d'étroites fourchettes de fluctuation hier, sur fond de faibles volumes d'échanges. Les implications haussières de la baisse des réserves de pétrole annoncée mardi par l'American Petroleum Institute sont compensées par la progression du dollar par rapport aux principales devises. A 12h55, le contrat de février sur le Brent coté à l'ICE de Londres gagnait 11 cents à 73,57 dollars le baril, tandis que celui sur le brut léger du New York Mercantile Exchange s'adjugeait 23 cents à 74,63 dollars le baril. Le marché attend à présent la publication à 16h30 des statistiques du département américain de l'Energie sur les stocks pétroliers. Elles devraient faire apparaître une baisse des réserves de brut aux Etats-Unis, en raison de conditions climatiques ayant affecté les livraisons. D'après une enquête réalisée par Dow Jones Newswires auprès de 13 analystes, les réserves de brut devraient avoir diminué d'un million de barils au cours de la semaine s'étant achevée le 18 décembre. Les stocks de distillats seraient quant à eux en recul de 2,3 millions de barils, et les stocks d'essence en progression de 800.000 barils. Les intervenants prêteront également attention aux données sur les ventes de logements neufs en novembre aux Etats-Unis, étant à l'affût de nouvelles indications sur la vigueur de la reprise outre-Atlantique. Pour rappel, les prix du pétrole ont progressé mardi à New York, après une séance volatile à la suite d'un sommet sans surprise des pays exportateurs, qui ont maintenu comme prévu leur quotas de production inchangés. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février, nouveau contrat de référence, a terminé à 74,40 dollars, en hausse de 68 cents par rapport à lundi. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 47 cents à 73,46 dollars. Rassemblés en Angola, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont maintenu leur objectif de production à 24,84 millions de barils par jour (mbj), un niveau décidé il y a un an pour enrayer la chute du baril tombé à 32 dollars. Les cours ont d'abord reculé à cette annonce, avant de remonter en fin de séance. "La demande va repartir en 2010, et il semble que l'Opep compte sérieusement maintenir sa production" dans les mois à venir, a jugé Bart Melek, de BMO Capital Markets. "Je ne suis pas sûr que les quotas seront respectés plus strictement, mais cela suffira pour faire baisser les stocks dans le monde". A l'inverse, pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, la décision de l'Opep "signifie que le respect de ces quotas va rester faible. Les quotas ont été établis en décembre de l'an dernier et ne sont respectés qu'à 60% actuellement". Avec la remontée des prix, les pays producteurs "produisent plus parce qu'ils ont besoin d'argent", a expliqué l'analyste. Selon le président en exercice de l'Opep, José Maria Botelho de Vasconcelos, "des doutes sur les moteurs de la reprise économique persistent". Phil Flynn, de PFG Best Research, estime d'ailleurs que "la production de l'Opep continue de progresser, même si la demande reste faible". D'un point de vue plus technique, Ellis Eckland, analyste indépendant, juge que "les courtiers ont essayé de maintenir le pétrole en baisse, et comme cela n'a pas fonctionné, ils ont commencé à spéculer à la hausse". Synthèse S.G.