Afin d'allouer aux pays en développement les ressources financières nécessaires pour leur permettre de faire face à la crise, le Groupe de la Banque mondiale a augmenté considérablement son aide au cours de l'année fiscale 2009 (juillet 2008 - juin 2009). En effet, le Groupe de la Banque mondiale a engagé 58,8 milliards de dollars en prêts, dons, prises de participation et garanties, soit une augmentation de 54 % par rapport à l'année fiscale 2008. En outre la BIRD, qui prête des fonds principalement aux pays à revenu intermédiaire, a engagé 32,9 milliards de dollars, soit une augmentation de 144 % comparé à l'année fiscale 2008. Pour l'IDA, le fonds destiné aux pays les plus pauvres, a engagé 14 milliards de dollars, soit une augmentation de 25% par rapport à l'année fiscale précédente. Concernant l''IFC, qui est une des branches d'investissement dans le secteur privé de la Banque mondiale, il a engagé 10,5 milliards de dollars pour son propre compte et mobilisé 4 milliards de dollars supplémentaires. La Miga, qui assure contre les risques politiques, a, quant à elle, émis des garanties d'un montant de 1,4 milliard de dollars. Par ailleurs, les prix des denrées alimentaires sont restés relativement élevés et volatiles en 2009. Face à la persistance des facteurs à l'origine de la hausse des prix il y a deux ans, les leaders du G-20 se sont engagés à soutenir une nouvelle initiative de plusieurs milliards de dollars pour renforcer la productivité agricole et la sécurité alimentaire. Il faut aussi rappeler que le Groupe de la Banque mondiale a porté également le montant des prêts agricoles globaux à 12 milliards de dollars sur les deux années à venir, ce qui représente une augmentation de 4 milliards de dollars par rapport à 2008. Mettant en évidence que les régions fragiles du monde se trouvent particulièrement exposées aux risques liés à la crise financière, notamment parce que deux de leurs principales sources de revenus (exportations des matières premières et envois de fonds) ont chuté en 2009. Environ un milliard de personnes vivent dans des Etats fragiles et touchés par des conflits ; les institutions affaiblies les rendent moins à même de faire face aux crises et aux chocs externes. Concernant le changement climatique, la Banque mondiale s'est jointe aux principales institutions financières internationales en décembre afin de lancer un appel en faveur d'un accord complet pour combattre le changement climatique lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique. A ce propos, Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale a déclaré. "Il est essentiel que les pays intègrent les besoins de développement aux actions climatiques". Par ailleurs, la Banque a réagi rapidement en avril et a alloué 205 millions de dollars au Mexique pour combattre la première apparition du virus H1N1. Elle travaille actuellement étroitement avec les pays en développement, les donateurs, le coordonnateur du système des Nations unies pour la grippe et les agences internationales pour faire face à la pandémie actuelle de la grippe A/H1N1, pour renforcer les systèmes de santé et pour préparer les pays à cette pandémie. Des évaluations de besoins en réaction au H1N1 ont été conduites dans 77 pays depuis la mi-juillet 2009 ; plus de 20 clients ont demandé ou envisagent le soutien de la Banque. Pour renforcer sa légitimité au sein des pays en développement, auxquels elle apporte son aide, la Banque a annoncé en octobre qu'elle poursuivait un programme ambitieux de réformes. Pour rappel cet effort implique d'abord la mise en œuvre d'une nouvelle politique d'accès à l'information, ainsi que de faire entendre plus clairement la voix des pays en développement et en transition et de renforcer leur participation auprès du Conseil d'administration de la Banque mondiale, aussi la réforme des prêts à l'investissement de la Banque afin de mieux répondre aux besoins des emprunteurs et au changement d'environnement mondial, et enfin d'intégrer la gouvernance et la lutte contre la corruption dans les travaux de la Banque concernant tous les secteurs et tous les projets et renforcer l'intégrité des propres opérations de la Banque. D'autre part pour faire face à la chute des investissements du secteur privé dans l'infrastructure, le Groupe de la Banque mondiale a engagé 20,7 milliards de dollars dans l'infrastructure pour l'année fiscale 2009, pour aider à créer des emplois dans les pays en développement durant la récession et poser les fondations de la croissance économique future et de la réduction de la pauvreté. Le Groupe de la Banque mondiale a triplé son soutien aux programmes de filets sociaux de sécurité concernant notamment l'alimentation scolaire, la nutrition, les programmes cash for work ("argent contre travail") et les projets de transferts conditionnels d'espèces, qui versent de l'argent aux mères dont les filles vont toujours à l'école. Le Groupe de la Banque mondiale, avec le soutien de l'Allemagne, a créé en février un fonds de micro financement pour soutenir les institutions dont les clients sont principalement des femmes. Moumen Larabi