Après la SNVI, les travailleurs du complexe ArcelorMittal débrayent à leur tour aujourd'hui. Ainsi, ils seront au total plus de 1200 travailleurs en grève à Annaba et Rouiba, deux des grands pôles industriels où sont employés des milliers de travailleurs. Si pour la SNVI, le mouvement est entré dans sa deuxième semaine, au niveau d'ArcelorMittal, ce n'est que le retour de la contestation qui a débuté en 2009. L'accalmie n'a duré, en fait, que quelques mois, car les raisons du mécontentement sont les mêmes, à savoir l'arrêt de la coquerie du complexe qui emploi 320 travailleurs. Un dossier qui revient donc au devant de la scène annonçant un nouveau bras de fer qui pourrait encore durer longtemps. La section syndicale, qui a reçu des assurances de la part de la direction à "réhabiliter la coquerie" après la panne enregistrée, se dit "déçue" de la toute dernière décision d'aller vers la fermeture de cette unité. Une décision motivée par le coût jugé "exorbitant" de la rénovation de la coquerie qui est en service depuis 31 ans. Selon les experts dépêchés sur place par ArceloMittal, l'opération pourrait ainsi coûter "40 millions", ce qui n'est pas pour arranger les affaires du groupe qui est très affecté par la crise économique mondiale. Voilà pourquoi le syndicat a appelé à une grève "générale et illimitée". La réunion extraordinaire qu'il a tenue, juste après le verdict de la direction, a été sanctionnée par un communiqué dans lequel, le syndicat a élaboré une plate-forme de revendications. La pérennité de l'activité du complexe préoccupe le syndicat au point de lancer un appel au gouvernement pour intervenir et "accompagner le groupe financièrement pour la réhabilitation de la coquerie et la relance du dossier investissement 2010-2014 des unités relevant du process de production, telles que celles de la PMA, les 2 hauts fourneaux, les 2 aciéries à oxygène et laminoirs". Le même document demande aux pouvoirs publics le "financement du programme d'investissement d'ArcelorMittal en sollicitant le Fonds national d'investissement dont la période de grâce est assortie d'un taux bonifié". En somme, c'est une intervention du gouvernement que les travailleurs sollicitent. Est-ce à dire alors que les responsables du complexe ne sont pas en mesure, dans la situation actuelle, de trouver une solution à de tels problèmes récurrents ? Tout porte à le croire, d'autant que les pertes du groupe au niveau mondial ont été considérables ces dernières années. ArcelorMittal a été même contraint, de fermer plusieurs usines en Europe, en France notamment, pour réduire les coûts.