La grande fête des arts du sud, le Festival culturel international Tin Hinan de l'Ahaggar débute aujourd'hui à Tamanrasset qui a d'ores et déjà accueilli des dizaines de convives venues d'horizons différents. Le bal s'ouvrira en plein ville, ou à la place du 1er-Novembre, avec la diva malienne Oumou Sangaré. De quoi subjuguer une population qui n'a pas toujours la chance de découvrir des artistes de cette trempe. Tam, sera donc du 15 au 20 février prochain l'hôte privilégié de cette première édition qui célébrera toutes les formes artistiques propres au désert. Le menu est des plus éclectique. D'abord une reconstitution d'un campement à Abalessa, concert avec la voisine malienne Oumou Sangaré et scène ouverte aux Ishumers, des Touareg, surnommés " les rockers oubliés du désert ". Plus guidée cette fois ci, la maison de la culture de Tam proposera deux jours de conférences autour de la littérature orale et des arts de l'Ahaggar sans compter des soirées qaâdate et hadra transes, avec des sons du Sahara, ainsi que des projections, work shop, artisanat, soirées contes et concours. Projection toujours, un film sur Tin Hinan, la reine des touareg sera également visible à la maison de la culture. Un excellent programme, riche et diversifié, en perspective, qui ne manquera pas de ravir les festivaliers et de redonner à cette ville son aura enchanteresse et lui confirmer son statut hautement touristique en lui confiant ce cachet, pourvu qu'elle soit réellement prise en charge par les autorités au lieu de la laisser à l'abandon et l'évoquer juste à des occasions sporadiques dans l'année. Ouverture donc à la place du 1er-Novembre, au centre-ville d'une capacité de 10.000 personnes ou plus. A 20h pile le public est convié à un concert-événement en ouverture du Festival international des arts, qui sera emmené par la grande star internationale notre voisine du Mali : Oumou Sangaré. Oumou Sangaré est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région. Elle écrit et compose ses chansons qui s'appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment de la place de la femme et des humbles dans la société. Depuis 1990, elle se produit sur les plus grandes scènes du monde (Opéra de Sydney, Central Park,Roskilde festival, festival d'Essaouira, Opéra de la monnaie de Bruxelles, Queen Elisabeth Hall, tous les grands festivals des Pays-Bas..). Oumou Sangaré défend la cause des femmes à travers le monde. Elle a été nommée Ambassadrice de la FAO en 2003, prix de l'Unesco en 2001 et commandeur des Arts et Lettres de la République française en 1998. Elle participe à la bande originale du film "Beloved"(1998) avec, Oprah winfrey dans le rôle principal. Artiste, personnage public aux prises de position engagées, Oumou Sangaré s'est également lancée dans l'hôtellerie, l'agriculture et la vente de voitures pour créer des emplois dans son pays : la star africaine Oumou Sangaré donne son nom à des automobiles chinoises. Du côté de chez nous, le podium sera réservé à Mesbahi un artiste local connu pour son introduction du luth dans la musique traditionnelle et la revenante Djanet. Le lendemain, la plaque tournante du 1er-Novembre accueillera le bluesman malien, fidèle accompagnateur du regretté Ali Farka Touré durant de nombreuses années, Samba Touré. Ancré dans un terroir que son maître Ali Farka Touré a fait connaître sur tous les continents, le Malien Samba Touré a appris à tisser avec sa guitare les fils du blues du désert. Songhaï. Son premier album destiné au marché international, porte en lui une émotion intacte. Samba Touré, originaire du nord du Mali, qui se revendique comme l'un des héritiers de son compatriote Ali Farka Touré, disparu en 2006, est plus que légitime. Le légendaire guitariste, dont le nom continue d'incarner le blues du désert, fut son professeur. Il l'a emmené sur les scènes du monde entier pour le former, puis a produit son premier album Fondo en 2004. Le concert qui suivra est celui du groupe nigérien Sôgha. Le mot Sôgha signifie étymologiquement " Le beau " en langue vernaculaire zarmasonrhaï du Niger. Que du beau donc lors de cette fête des arts. D'autres noms de l'Afrique viendront également à la place du 1er novembre pour chanter. Il s'agit entre autres de Baddy Lala et les invités de Béni Abbès, du Polisario, de Tindouf, etc. Lalla est la chanteuse de tindé la plus renommée du Hoggar. Lalla sera gardée pour la cloture qui s'annonce déjà émouvante. lancement du concours national "Contes et légendes" Sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et du wali de Tamanrasset, la première édition du Festival culturel international Abalessa-Tin Hinan pour les arts de l'Ahaggar lance à partir du 16 janvier le concours national d'écriture "Contes et légendes" du patrimoine culturel saharien. Les concurrents doivent transcrire un récit, un conte ou une légende de la tradition orale populaire saharienne en tamazight, arabe ou français. Le concours est ouvert à trois catégories : le jeune public de 10 à 16 ans, les amateurs et les professionnels. Les trois premiers lauréats de chaque catégorie seront primés à la clôture du festival, prévue le 20 février prochain. Les œuvres seront jugées par un jury de professionnels du patrimoine culturel selon trois critères, à savoir la connaissance du patrimoine oral, l'authenticité et la qualité de l'écriture. Les textes doivent être envoyés avant le 8 février 2010 à l'adresse suivante : OPNA, BP 242, Tamanrasset 11 000 ou par e-mail : [email protected]