Le Premier ministre britannique Gordon Brown a déclaré samedi qu'il travaillait dur avec ses collèges d'autres pays sur la mise au point d'une taxe bancaire mondiale visant à compenser les aides financières reçues par les banques pendant la crise. Il est juste que ceux qui ont bénéficié de l'argent du contribuable "donnent quelque chose à la société en retour", a dit le Premier ministre lors d'une émission diffusée sur le web. "Je peux vous dire aussi que je travaille très dur avec mes collègues internationaux - notamment lors des discussions au Conseil européen cette semaine - pour trouver un accord sur une taxe bancaire mondiale", a déclaré Gordon Brown. Le chef du gouvernement britannique avait émis l'idée d'une taxe mondiale sur les transactions financières lors d'une réunion des pays du G20 au mois de novembre en Ecosse. Les ministres des Finances et les banquiers centraux des sept pays les plus riches du monde, le G7, ont demandé ce mois-ci que la proposition britannique soit étudiée de près. Il s'agirait de couvrir le coûts des sauvetages bancaires organisés en 2008 et 2009 qui se chiffre en centaines de milliards de dollars ou d'euros. Les Etats-Unis ont proposé une taxe sur les transactions financière. Mais Barack Obama a proposé récemment que les banques de Wall Street versent jusqu'à 117 milliards de dollars pour rembourser les sommes dépensées pour leur sauvetage. Dans le cadre de la présentation au Congrès américain du budget de l'administration Obama, cette dernière tient compte de 90 Mds$ de recettes venues de l'imposition des institutions financières, et destinées à couvrir les coûts du programme TARP de 700 Mds$ de sauvetage de l'industrie bancaire et financière. Obama espère donc que ses fameuses taxes bancaires prennent effet dès le 1er juillet 2010, à en croire le Département au Trésor américain. Samedi, Gordon Brown a souligné qu'il était important que l'initiative britannique soit suivie pas les autres pays. Il a aussi déclaré qu'il voulait mettre fin à l'évasion fiscale des établissements financiers "qui se produit quand ils jouent un pays contre l'autre". Le Royaume-Uni a déjà mis en place une taxe exceptionnelle sur les primes versés aux salariés des banques. Dans les prochaines semaines, les banques dévoileront leur système de rémunération variable pour le personnel, dont le produit servira à financer des mesures pour favoriser l'emploi des jeunes et réduire le déficit budgétaire du pays qui se monte à 178 milliards de livres. "Ces mesures n'ont pas pour but de punir mais il n'est pas possible de revenir aux pratiques habituelles : des pratiques responsables en affaires sont essentielles et les banques doivent reconnaître qu'elles ont eu de l'aide des contribuables pour continuer à fonctionner", a déclaré le Premier ministre en exprimant sa colère face à la conduite de certains banquiers. "Nous voulons faire en sorte que les banques, via une bonne gestion, remboursent le contribuable britannique jusqu'au dernier penny", a-t-il dit. Notons par ailleurs que la proposition de Barack Obama de restreindre les activités des banques a soulevé un vif débat en Allemagne sur les moyens dont disposerait l'Europe pour réguler le secteur bancaire. Le gouvernement allemand s'oriente vers la création d'un nouveau fonds de stabilité exclusivement financé par le secteur bancaire.