Le Canada a annoncé vendredi avoir choisi le Centre de conférence Metro Toronto (MTTC) pour abriter les réunions du sommet du G20 des 26 et 27 juin prochain. Aussi, le Canada s'opposera formellement à la taxe mondiale sur les banques lors du sommet du G20. S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un responsable gouvernemental a ajouté que Toronto n'était pas opposé à ce que d'autres pays imposent une taxe sur leurs banques. Mais le Canada, qui contrairement à d'autres pays n'a pas dû voler au secours de ses établissements bancaires lors de la crise financière, ne veut pas voir ses propres banques être imposées, a poursuivi ce responsable, soulignant qu'il n'existait pas un consensus au sein du G20 sur ce sujet. Dans la journée, le journal National Post, qui avait rapporté le premier cette position de Toronto, note que l'hostilité du Canada sur ce sujet était de nature à entraîner une scission importante au sein du G20 dont les dirigeants doivent se réunir à Toronto en juin prochain. Cela pourrait également contrecarrer les efforts pour imposer une réglementation financière commune.. Selon le National Post, qui cite des sources proches du projet, les représentants canadiens répondront sous peu aux propositions de Gordon Brown, premier ministre britannique. Ce dernier a proposé l'introduction d'une taxe mondiale sur les transactions financières lors du sommet du G20 l'an dernier et a récemment dit qu'il travaillait au niveau international pour convenir d'une taxe mondiale sur les banques. Aussi, Brown s'est dit confiant vendredi sur l'obtention d'un accord au sujet "d'une constitution mondiale pour le système financier mondial" lors des sommets du G20 au Canada et en Corée du Sud cette année. S'exprimant lors d'une rencontre des partis de centre-gauche européens à Londres, M. Brown a également apporté son soutien à des mesures incluant une réglementation internationale commune sur les bonus des banquiers, ainsi qu'en matière de réserves de capitaux propres des banques et de liquidités. "J'espère qu'un accord va être trouvé dans les prochains mois sur tous ces dossiers à l'occasion des sommets au Canada et en Corée" du Sud, a déclaré M. Brown. "Une chose est claire: soit les gouvernements coopèrent au niveau international, soit la main invisible d'un marché sans entraves pourrait nous faire défaut une fois de plus". Gordon Brown, dont le pays a présidé le G20 en 2009, a estimé qu'à moins que le monde ne tire les leçons de la crise financière, "nous retomberons dans les anciennes méthodes de travail et attirerons de nouveau une crise sur nous". Le chef du gouvernement britannique, qui soutient la création d'une taxe sur les transactions financières, a précisé que des discussions étaient actuellement en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) concernant "une contribution au niveau mondial que les banques devraient effectuer pour l'intérêt public". Il avait indiqué dans un entretien au Financial Times en début de mois que l'opinion avait évolué, pour se montrer désormais favorable à l'idée du président américain Barack Obama de lever 90 milliards de dollars auprès des banques sur dix ans.