Le rapport de la Banque mondiale (BM), qui a été publié en janvier 2010, avait mentionné que le pire de la crise financière demeure toujours, et que la reprise économique mondiale est en cours. En effet, le rapport a signalé que cette reprise est fragile" et que "l'ampleur de la reprise et sa durabilité dépendent du redressement des entreprises sur les prochains trimestres 2010/2011. Selon la BM, il y a probabilité d'une rechute en 2011, s'il advenait que la dépense publique ralentisse et que la croissance ne soit pas reprise par l'entreprise privée. D'autre part, il n'a pas manqué de souligner le risque du retour à l'inflation. Cependant, il a indiqué que ce risque a été anticipé par une étude du Fonds monétaire international (FMI) publiée le 11 février. Par ailleurs, il a souligné que la résistance relative du dollar face à l'euro est liée à la liquidation par les investisseurs américains de leurs positions sur les marchés financiers internationaux et à la politique monétaire chinoise. Concernant justement les bons de Trésor représentant environ 45 % de la dette totale externe des Etats-Unis, ils sont concentrés surtout au niveau de la banque centrale de Chine. A titre de rappel, au mois de juin 2009, sur 2000 milliards de dollars de réserves de change chinois, dont une grande partie libellée en dollar, la Chine détient 712 milliards de dollars de bons du Trésor (selon les statistiques américaines). Sur un autre chapitre, concernant l'endettement croissant des développés et la nouvelle politique monétaire chinoise, il existe dans la conjoncture actuelle liée aux points précédents trois facteurs qui ont contribué à accélérer le dérapage récent de l'euro amplifié par la spéculation qui traduit l'incertitude vis-à-vis de l'avenir. Premièrement, l'endettement croissant des pays de la zone euro alors que le pacte de stabilité prévoit un maximum de 60% de dette publique/PIB. Concernant le deuxième facteur, il s'agit de la surchauffe et le risque d'un processus inflationniste incontrôlé qui a fait réagir les autorités chinoises suite au programme de relance de 4 000 milliards de yuans (soit 12 % du PIB) mis en place par les autorités chinoises jusqu'en 2010 (au titre duquel environ la moitié des dépenses ont déjà été réalisées), ce qui fait craindre un ralentissement de l'économie mondiale et donc des exportations européennes. Alors, le troisième facteur est que le marché a été déçu par le manque d'engagement concret de l'UE à aider l'Etat grec pour faire face à sa dette. L'euro est principalement pénalisé par des craintes sur le plan d'aide de l'Union européenne à la Grèce qui pourrait ne pas être suffisant pour aider le pays à gérer son déficit budgétaire. Par ailleurs, l'Algérie est une économie totalement rentière n'exportant que des hydrocarbures à l'état brut ou semi-brut et important presque tout, la situation de l'économie mondiale influençant totalement son économie. Premier impact sur les recettes en hydrocarbures libellées en dollars qui devraient augmenter mais pondérées par la baisse des cours, car la Bourse montrent que toute augmentation du cours du dollar se traduit par un recul du cours du pétrole en valeur nominale. Avec le risque d'un faible taux de croissance en Chine, gros demandeur d'hydrocarbures. Pour ce qui est du pouvoir d'achat des réserves de change en dollar, celles-ci augmentent mais il faudrait être attentif à l'évolution des taux directeurs des banques centrales proches de zéro et donc pondérer par le taux d'inflation qui joue à la baisse. Deuxième impact en cas d'appréciation de l'euro, la facture importation d'environ 60% devrait augmenter et là aussi également pondérée à la hausse en cas de reprise du taux d'inflation. Comme conséquence sur l'économie algérienne, l'objectif stratégique de l'Algérie est de préparer la production et les exportations hors hydrocarbures, et ne pas se focaliser sur cette rente éphémère, c'est que les réserves d'hydrocarbures vont vers l'épuisement étant donné que l'Algérie a 1% des réserves mondiales de pétrole et 3% de gaz car on peut découvrir des milliers de gisements non rentables financièrement à des coûts faramineux. En conclusion, pour comprendre la situation actuelle des fluctuations monétaires, il faut la replacer dans le contexte géostratégique de l'évolution des turbulences de l'économie mondiale. Les futures cotations du dollar et de l'euro dépendront fortement de la manière dont seront résorbés les importants déficits budgétaires et du niveau respectif du taux de croissance de ces deux zones.