Le représentant iranien auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a balayé hier les accusations formulées la veille par l'agence. L'AIEA estimait dans un rapport confidentiel que l'Iran pourrait être en train de fabriquer l'arme atomique. Pour Ali Asghar Soltanieh, ces informations sont "sans fondement, montées de toute pièce et n'ont aucune validité". "J'ai déclaré à de nombreuses reprises que lorsqu'ils nous ont montré ces documents, aucun d'entre eux n'était confidentiel ou ne portait de sceau secret", a déclaré Ali Asghar Soltanieh, en référence à des documents utilisés par l'AIEA pour étayer ses soupçons. Jeudi, le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano avait affirmé que "l'information dont dispose l'agence (...) soulève des inquiétudes sur l'existence potentielle d'activités secrètes passées ou présentes de l'Iran liées au développement d'une charge nucléaire pour un missile". L'agence faisait ainsi pour la première fois état de ses inquiétudes concernant des activités en cours de l'Iran alors que dans les précédents rapports il n'était question que d'activités passées. Par ailleurs, le rapport a confirmé que Téhéran a bien commencé à enrichir son uranium à un niveau élevé, soit 19,8% dans son usine de Natanz entre le 9 et le 11 février. Jusqu'ici Téhéran n'avait enrichi son uranium qu'à 3,5%, niveau suffisant pour servir de combustible à une centrale nucléaire. En revanche de l'uranium enrichi à 20% pourrait rapprocher l'Iran de la capacité nécessaire pour fabriquer une bombe nucléaire pour laquelle il faut toutefois de l'uranium enrichi à plus de 90%, selon les experts. Notons par ailleurs que le vice-président du parlement iranien a déclaré jeudi que l'Iran suspendra l'enrichissement de l'uranium enrichi si le fuel de 20 % est livré à Téhéran en respectant les conditions fixées par l'Iran, a rapporté la Iranian Labor News Agency (ILNA). "S'ils (les pays occidentaux) acceptent d'échanger l'uranium enrichi à 20 % simultanément avec Téhéran, nous interromprons la production du carburant", a annoncé Mohammad-Reza Bahonar. "Nous pouvons produire le carburant enrichi à 20 %, et, pour prouver cela, le président a ordonné le lancement de la production ", a expliqué M. Bahonar aux journalistes lors d'une conférence de presse. Il est également utile de noter que le premier destroyer de la marine iranienne construit par un chantier naval du pays a été lancé en présence du guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.