La livre sterling est à son tour attaquée sur le marché des changes. Après l'euro, les investisseurs parient massivement sur une dépréciation de la devise britannique, sous pression depuis le début de la crise en raison de la dégradation persistante des finances publiques du Royaume-Uni. Les résultats des élections législatives de juin prochain au Royaume-Uni alimentent les inquiétudes. Les récents sondages font craindre que ni le parti travailliste, ni les conservateurs ne réussissent à obtenir la majorité absolue au Parlement. Une issue qui compliquerait la tâche du gouvernement pour réduire le déficit budgétaire. De quoi affaiblir davantage la livre et attirer les fonds spéculatifs. Au 23 février, les traders pariaient 6,1 milliards de dollars sur des positions permettant de profiter d'une dépréciation de la monnaie britannique, d'après le Financial Times. La pression est particulièrement forte depuis le début de la semaine. Hier après-midi, la livre sterling a perdu plus de 2% de sa valeur contre le dollar en une demi-heure, atteignant ainsi un plus bas de 10 mois, à 1,4784 dollar. Aujourd'hui, elle relève à peine la tête et reste sous 1,50 dollar. De nombreux hedge funds se seraient organisés récemment pour parier massivement sur une chute de la devise européenne, révèle le Wall Street Journal.Les positions baissières sur la monnaie européenne ont subitement explosé après une réunion de plusieurs de fonds spéculatifs vedettes début février, au cours de laquelle certains gérants auraient évoqué un retour de l'euro vers la parité contre le billet vert. Le 9 février, le Financial Times révélait que les traders misaient 7,6 milliards de dollars sur la dépréciation de l'euro. Un record ! La participation de George Soros n'est pas à exclure, vu les dernières déclarations du spéculateur. La semaine dernière, il a indiqué que l'euro pourrait chuter si l'Union européenne ne parvenait pas à résoudre rapidement les problèmes d'endettement excessif de certains de ses membres. L'euro s'est fortement déprécié depuis le début de l'année, en raison notamment des craintes sur la dette grecque. Il cote actuellement environ 1,35 dollar, contre 1,45 dollar début janvier.