Les Etats-Unis ne devraient pas faire de la parité du yuan une question politique, déclare vendredi un dirigeant de la banque centrale chinoise, réagissant ainsi assez vivement à des propos tenus la veille par Barack Obama. Ce commentaire intervient en effet au lendemain d'un discours du président américain fustigeant la politique monétaire chinoise et appelant à un "taux de change plus conforme au marché". En réponse, le gouverneur adjoint de la banque centrale, Su Ning, a estimé que les Etats-Unis feraient mieux de stimuler leurs exportations plutôt que critiquer les autres pays. "Nous avons toujours refusé de faire du yuan une affaire politique et nous pensons qu'un Etat ne doit pas demander à un autre de résoudre ses propres problèmes", a-t-il dit. L'appréciation du cours du yuan a été suspendue par les autorités chinoises au milieu de 2008, pour protéger le pays de la crise du crédit. Selon Li Jianwei, qui dirige un think-tank lié au gouvernement, l'appréciation du yuan porterait préjudice à la Chine mais également à l'économie mondiale : "Un yuan plus fort affecterait les exportations et porterait un double préjudice à l'économie chinoise, ce qui aurait des répercussions sur la reprise économique mondiale". Cependant, avec la reprise de l'inflation, les investisseurs s'interrogent de plus en plus sur une éventuelle hausse de la monnaie chinoise. Notons que l'éditeur en chef du magazine Forbes a estimé dans une interview accordée à l'agence Xinhua que les Etats-Unis devraient mettre l'accent sur la coopération avec la Chine au lieu de la forcer à réévaluer sa monnaie. "J'ai toujous estimé que c'était une erreur de la part du gouvernement américain d'exercer des pressions sur la Chine pour qu'elle réévalue sa monnaie", a déclaré Steve Forbes. "Je pense que cela suffit d'avoir un rapport stable entre les deux monnaies, ça facilite beaucoup les choses". M. Forbes a indiqué que modifier artificiellement les prix ne fonctionne pas sur le long terme et que ça cause des problèmes sur le court terme.