Les cours du pétrole cédaient du terrain hier pénalisés par un regain de vigueur du dollar qui renchérit le brut pour les acheteurs détenant d'autres devises, avant la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui devrait maintenir ses quotas de production alors que la demande en pétrole reste en berne. Les prix du pétrole reculaient lundi à l'ouverture des échanges à New York, pénalisés par un renforcement de la monnaie américaine. Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril s'échangeait à 80,54 dollars, en recul de 70 cents par rapport à vendredi. En attendant plusieurs événements importants pour le marché pétrolier --une réunion de la banque centrale américaine mardi et un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi-- "on observe des prises de bénéfices", a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research. D'un point de vue technique, les cours étaient entraînés vers le bas par la hausse du dollar, l'euro reculant autour de 1,37 dollar. De plus, les investisseurs ont préféré prendre quelques profits après des chiffres décevants de la confiance des consommateurs américains vendredi, commentaient les analystes de Commerzbank. Ce mouvement a "montré une nouvelle fois que ce sont les investisseurs spéculatifs et non les fondamentaux (de l'offre et de la demande, ndlr) qui déterminent actuellement les prix", ajoutait Commerzbank. Sur le plan des fondamentaux, l'attention des investisseurs se tournait cette semaine vers la réunion de l'Opep, qui réexaminera ses quotas de production mercredi à Vienne, alors que le marché s'attend à ce que le cartel les maintienne à 24,84 mbj, niveau auquel ils sont restés fixés depuis le 1er janvier 2009. Avant même cette réunion, l'Iran, deuxième producteur de pétrole de l'Opep, a déclaré lundi que le cartel devait s'abstenir d'augmenter la production en l'absence de signe d'une augmentation de la demande internationale de brut. "Il n'y a pas d'augmentation de la demande sur le marché et l'offre n'a pas beaucoup diminué", a déclaré le ministre du Pétrole Massoud Mir Kazemi. "Les investisseurs sont préoccupés par une croissance plus faible dans les marchés émergents, qui pourrait peser sur la demande de matières premières", ont noté de leur côté les analystes du site Economy.com, de Moody's. Les marchés s'inquiètent notamment de nouvelles mesures de resserrement monétaire en Chine, le moteur actuel de la croissance de la demande mondiale de pétrole. Du point de vue de l'offre, le principal groupe rebelle opérant dans le sud pétrolifère du Nigeria, l'un des principaux producteurs africains d'or noir, a revendiqué des attentats à la bombe à Warri (sud), et a menacé d'attaquer des installations pétrolières du groupe français Total, jusque là épargné par les violences. "Dans les prochains jours, nous mènerons des attaques contre les installations pétrolières et étendrons nos actions à des compagnies comme Total qui ont été épargnées par le passé", a déclaré le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) dans un communiqué.