L'affaire Sonatrach oû plusieurs de ses cadres sont mis sous contrôle judicaire ou sous mandat de dépôt, poursuivis pour malversation et corruption, a porté " atteinte à l'image de l'Algérie ". La déclaration est du ministre de l'énergie et des mines, Chakib Khelil, hier ,sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, qui considère que la compagnie nationale des hydrocarbures comme étant le " moteur " de l'économie nationale qui assure " la majorité de revenus en devises du pays". Mais en dépit de ce scandale qui a défrayé la chronique ces derniers mois, Chakib Khelil ne remet pas en cause les compétences dont jouit Sonatrach. " Nous avons des compétences qui ont fait leur preuve que les autres compagnies se disputent pour les embaucher chez elles et ce n'est pas parce qu'il ya eu des erreurs de certaines personnes qu'on remet en cause toute la gestion de Sonatrach ". Une gestion qu'il considère " aussi bonne aujourd'hui qu'elle a été par le passé ". Toutefois, les procédures d'appel d'offres seront " revues en application du code des marchés publics ". L'objectif étant de " renforcer la transparence et une meilleure gestion ", a-t-il affirmé. Le point nodal concernera " la prise de décision par les responsables ou l'analyse des offres " dont Sonatrach souffre d'un déficit en personnel qualifié. Ainsi, son amélioration se fera grâce à un cycle de formation qui a déjà débuté que ce soit pour les ingénieurs ou les financiers dont un groupe d'une vingtaine de cadres est déjà à pied d'œuvre. Interrogé sur la réunion des ministres de l'Opep qui se tient à Vienne, en Autriche, Chakib khelil a souligné qu'un " consensus se dégage autour du maintien des quotas de production actuels et toute baisse est exclue jusqu'à la prochaine réunion prévue le mois de septembre prochain ". Pour lui, les prix actuels sont jugés " positifs " par l'ensemble des pays producteurs. L'Opep, poursuit-il, considère que toute augmentation de la production est un " mauvais signal à donner au marché et pourrait influer négativement sur les prix du brut ". D'autant que les " perspectives à moyen terme sont bonne avec une hausse de la demande en pétrole vers le troisième trimestre de 900 000 à 1,6 million barils jours ". Selon ses estimations les prix du baril pourraient dépasser les " 80 dollars au cours du 3e trimestre " au vu de plusieurs paramètres comme la baisse de la valeur du dollar, les tensions géopolitique, notamment en Iran, et aussi la reprise économique des pays émergents tels que la Chine et l'Inde. Mais le ministre recommande, néanmoins, la " discipline au sein de l'Opep pour maintenir le niveau de production actuel ". D'où l'optimisme de Chakib Khelil quant au niveau des recettes de Sonatrach qui pourraient atteindre entre " 45 et 55 milliards de dollars cette année ". A propos des investissements de Sonatrach, le ministre de l'énergie a réaffirmé le maintien des " 69 milliards de dollars prévus initialement ". il précisera au passage que " 30% de ce montant seront destinés aux activités dont le raffinage ". Un volet appelé à se développer davantage dans les années à venir avec la réalisation de la raffinerie de Tiaret, d'une capacité de " 300 000 barils jours ". Ajouter à cela, le programme de réhabilitation de plusieurs raffineries, dont celles d'Arzew, Skikda, Alger et Hassi Messaoud. L'objectif de l'Algérie, a-t-il dit, est " d'améliorer ses capacités de raffinage de pétrole lourd ". Dans ce registre, il est prévu de satisfaire la totalité de la demande nationale en diesel qui a augmenté de 8%, dont une partie est importée. Enfin, pour ce qui est du projet de production de gaz non conventionnel, le ministre de l'énergie a confirmé les quantités " appréciables " dont dispose l'Algérie, mais sans les évaluer car " le travail entamé par les bureaux d'étude spécialisés est toujours en cours ". Son développement nécessite une " technologie que Sonatrach peut acquérir dans les cinq prochaines années ", a-t-il souligné.