Certaines procédures d'appel d'offres seront revues pour renforcer la transparence de la gestion de Sonatrach. Le ministre de l'Energie et des Mines a reconnu que le scandale qui a secoué la compagnie Sonatrach a porté un coup à l'image de l'Algérie. «Bien sûr que cela a atteint l'image de l'Algérie. La Sonatrach est le moteur du pays. Elle assure ses revenus», a admis hier, pour la première fois, le ministre, s'exprimant sur les ondes de la radio nationale. Chakib Khelil a, néanmoins, soutenu que la gestion de Sonatrach ne peut être remise en cause. En dépit de la mise sous contrôle judiciaire du P-DG de Sonatrach et l'incarcération de plusieurs cadres pour des affaires de corruption et de malversation, le ministre a tenu à préciser que «la gestion de la Sonatrach est aussi bonne aujourd'hui qu'elle a été par le passé. On ne peut pas remettre en cause cette gestion parce qu'il y a eu des erreurs de certains cadres» avant de souligner que «le cadre est un être humain. Il peut être appâté par d'autres intérêts». Défendant les cadres de son secteur, le ministre dira: «Les cadres de Sonatrach sont valables et compétents. Ils n'ont pas besoin de le prouver.» Pour étayer ses propos, le ministre révèlera que «les cadres de Sonatrach sont appréciés pour leur professionnalisme et capacités de travail. Plusieurs compagnies internationales essaient de nous extraire des compétences de nos sociétés». Sur sa lancée, le ministre a indiqué que certaines procédures d'appel d'offres seront revues pour renforcer la transparence de la gestion. «On va revoir ces procédures pour éviter que les responsables qui les appliquent ne prennent des risques dans l'interprétation. Ce travail est en cours et se fait avec d'autres ministères. Nous allons assurer la formation de tous ceux qui participent dans le processus de prise de décision autant pour les ingénieurs que pour les financiers», a-t-il affirmé. A ce sujet, l'intervenant fera savoir qu'«il y a déjà 20 personnes qui sont formées». Abordant la réunion de l'Opep qui se tiendra aujourd'hui à Vienne en Autriche, le ministre a soutenu qu'«il n'y aura pas de baisse de la production. Le consensus sera autour du maintien du niveau de la production actuelle jusqu'à la prochaine réunion de l'Opep en septembre. Augmenter la production serait un mauvais signal à donner au marché qui va entraîner des mesures pouvant baisser les prix». Selon Chakib Khelil, la demande mondiale augmentera au troisième et quatrième trimestres 2010. «La dégradation de la valeur du dollar et les incertitudes géopolitiques qui entourent le dossier du nucléaire iranien vont encourager la hausse des prix du baril du pétrole», fera-t-il savoir avant de prévoir un prix supérieur de 80 dollars le baril de brut au cours du troisième trimestre 2010. A ce rythme, les recettes algériennes devraient dépasser les 50 milliards de dollars.