Les autorités de l'émirat de Dubaï ont annoncé leur intention de recapitaliser le conglomérat public Dubai World et de rembourser la dette obligataire de Nakheel en injectant 9,5 milliards de dollars (7,1 milliards d'euros) de capitaux frais sans nouvelle aide d'Abou Dhabi. L'objectif de cette apport de fonds est de rembourser tous les créanciers dans un délai de huit ans. Le gouvernement précise que les nouveaux financements qu'il est disposé à apporter à Dubai World et Nakheel incluent 5,7 milliards de dollars issus du prêt de 10 milliards que lui a accordé l'émirat d'Abou Dhabi mi-décembre, complétés par ce qu'il présente comme "les ressources internes du gouvernement de Dubaï". "Il n'y a pas d'argent supplémentaire d'Abou Dhabi", a déclaré un représentant des autorités lors d'une conférence de presse. "Cette proposition est fondée sur les montants restant des prêts accordés auparavant par le gouvernement d'Abou Dhabi et sur les ressources internes du gouvernement." Dubai World a précisé que le montant total de ses dettes à des créanciers autres que le Dubai Financial Support Fund atteignait 14,2 milliards de dollars fin décembre. Ces créanciers devraient être remboursés à 100% grâce à l'émission de deux tranches de nouvelles dettes à cinq et huit ans. La véritable surprise du plan dévoilé jeudi concerne l'offre de remboursement de la dette obligataire de Nakheel et l'absence apparente d'engagement supplémentaire d'Abou Dhabi. Les autorités précisent que le remboursement des obligations dépendra de la réponse des créanciers à leurs propositions. Dubaï World se donne 5 à 8 ans pour rembourser ses créanciers. La part de la dette de Dubaï World qui n'est pas détenue par le gouvernement de l'émirat, soit 14,2 milliards de dollars, sera remboursée en deux tranches. Le gouvernement de Dubaï va convertir en actions les 8,9 milliards de dollars de dettes qu'il détient. Le conglomérat public, endetté à hauteur de 23,5 milliards de dollars, a annoncé ce jeudi son plan de restructuration. Le gouvernement de Dubaï va convertir en actions les 8,9 milliards de dollars de dettes qu'il détient. Les autres créanciers seront remboursés en deux tranches sur une période de 5 à 8 ans. Par ailleurs, le gouvernement émirati s'est engagé à verser 1,5 milliards de dollars à Dubaï World. Le communiqué officiel précise que ces liquidités serviront à "financer les fonds de roulement et payer les intérêts sur ses nouvelles lignes de crédit." Aidan Birkett, qui est en charge de la restructuartion de Dubaï World, a assuré que le conglomérat "n'est pas sous pression pour vendre des actifs". Dubai World et Nakheel avaient provoqué un début de panique sur les marchés financiers en novembre dernier en demandant à leurs créanciers un moratoire sur leur dette, qui avoisine 26 milliards de dollars au total. L'affaire avait suscité l'inquiétude sur la transparence et la santé des finances de la région. Dubai World est l'un des principaux acteurs de l'économie de l'émirat. Il est principalement présent dans la construction et l'immobilier via Nakheel et Limitless, une autre de ses filiales, mais il possède aussi entre autres le bateau de croisière géant Queen Elizabeth II et le grand magasins Barneys. La recapitalisation prévue du conglomérat devrait passer par la conversion en actions de 8,9 milliards de dollars de dettes dues à l'émirat et par l'apport supplémentaire de 1,5 milliard de dollars. Nakheel, de son côté, devrait convertir en actions 1,2 milliard de dettes aux autorités, qui lui apporteront en outre 8 nouveaux milliards de dollars. Les banques créancières se verront proposer une restructuration de leurs créances aux prix du marché, a précisé le gouvernement. Les créanciers non bancaires, eux, pourraient recevoir un remboursement partiel mais "significatif" en numéraire complété par des titres échangeables. Des créanciers représentant 97 banques se sont réunis mercredi pour finaliser les discussions entamées il y a plusieurs mois sur la restructuration de la dette de Dubai World. Notons que le Fonds monétaire international a salué l'annonce jeudi du gouvernement de Dubaï d'un plan de restructuration de la dette de Dubai World et de sa filiale Nakheel.