La situation du marché national des voitures affiche un profil surprenant et au fond, complexe pour le commun des Algériens. L'acquisition de voitures neuves n'est pas chose facilement accessible, alors que l'achat d'un véhicule d'occasion représente des risques de différentes natures…Sur le plan des prix, aussi, l'équation est délicate entre un produit bon mais cher, et un autre, beaucoup moins bon à un prix relativement moins cher aussi ! Les prix des voitures d'occasion en Algérie ont connu des baisses sensibles sous l'effet conjugué de l'interdiction depuis fin septembre 2005 d'importer les véhicules de moins de trois ans, et du renouvellement accéléré du parc automobile national. En Algérie, les professionnels s'avancent à dire que l'érosion du pouvoir d'achat des couches moyennes, la concurrence entre les concessionnaires automobiles, et le développement spectaculaire du crédit véhicule, sont autant de facteurs qui poussent les acheteurs à préférer les voitures neuves". Les répercussions de cette tendance sont immédiates sur la situation du marché d'occasion qui connaît une singulière, peut-être même l'unique régression de cette taille, depuis le temps. En outre, l'arrivée de nouvelles marques contribue à l'abondance de l'offre des voitures neuves au moment où les risques de plus en plus sérieux du marché de l'occasion font fuir les acheteurs à bourses moyennes. En effet, pour beaucoup, l'achat d'une voiture d'occasion est un gros risque à cause de l'absence de garantie et les insolubles complications liées aux trafics de papiers qui touchent surtout les grosses cylindrées. Ce qui revient à dire qu'on n'est jamais sûr d'avoir acheté à bon prix. Le " gonflage " des immatriculations, par des ficelles et méthodes qui semblent échapper aux contrôles des ingénieurs des mines parfois, fait ravage. Les pratiques malhonnêtes foisonnent également dans les marchés d'occasion, concernant les pièces détachées dont seul l'usage est finalement capable d'en dévoiler l'origine ! Cependant, en dépit de tous ces facteurs défavorables pour la croissance des circuits des voitures d'occasion, les revendeurs arrivent toujours à trouver les palliatifs. La décision d'interdire l'importation des voitures de moins de trois ans et la baisse des prix des voitures usagées, ont poussé une certaine catégorie d'importateurs particuliers de voitures à se tourner vers l'importation des voitures neuves, mais qui se vendent dans les marchés réservés à l'occasion. Sinon, même à domicile ! En effet, des modèles d'automobiles, des plus convoités, à peine sortis en Europe et pas encore disponibles chez les concessionnaires nationaux, sont déjà proposés dans des espaces non officiels…de bouche à oreille, cette technique de marketing et de promotion est des plus efficace. Les déménagements de la communauté algérienne établie à l'étranger nourrissent aussi le marché national des voitures d'occasion. Sans compter que la santé financière du pays a permis aux administrations de renouveler leurs parcs en procédant à des achats de nouveaux véhicules. Il est à signaler enfin que le taux des importations provenant de France a baissé de près de 30%, selon les professionnels du secteur, les voitures japonaises et coréennes ayant gagné d'importantes parts de marché.