Comme toujours, lors de chaque rendez-vous qui réunit les chefs d'Etat et souverains arabes autour des crises et défis auxquels leurs pays font face, on cache les divergences internes et on affiche momentanément un semblant d'entente et en entretenant un discours contre l'ennemi commun "Israël". Le 22e sommet arabe n'a pas dérogé à la règle. La majorité des intervenants à la séance d'ouverture de la 22e session ordinaire du sommet de la Ligue arabe, qui a débuté dans la matinée de samedi à Syrte (Libye), ont souligné le rejet de la colonisation, la nécessaire adoption du dialogue et de la concertation ainsi que le recours à tous les moyens juridiques internationaux pour protéger Al-Qods. Dans ce sens, le président yéménite a précisé dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux, que les israéliens "sont les ennemis historiques" de la Nation arabe. "Ils refuseront tous les projets qui leur seront présentés et poursuivront la construction des colonies et du mur de séparation, faisant fi des décisions de la légalité internationale", a souligné, M. Abdellah Saleh en soulignant que la création d'une union arabe forte permettra à la Nation arabe de faire face aux violations israéliennes commises sur les Lieux saints. "Sans cette union, il ne peut y avoir de victoire", a-t-il indiqué. Il est à signaler que les dirigeants arabes ont procédé à l'examen de l'initiative yéménite concernant le développement de l'action arabe commune comme deuxième clause de l'ordre du jour du sommet de Syrte, tandis que le reste des clauses ont porté sur la cause palestinienne et le conflit arabo-israélien à l'instar de l'Initiative arabe de paix, l'élaboration d'un plan arabe pour sauver Al-Qods, les derniers développements en Palestine, le soutien au budget de l'Autorité nationale palestinienne et à la résistance du peuple palestinien, au Golan syrien occupé et au Liban. Ainsi, la proposition soumise par le président du Yémen, concernant la création d'une union arabe pour faire face à l'intransigeance israélienne a été acceptée. Aussi, des responsables de la Ligue arabe ont indiqué que les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé d'accorder un montant de 500 millions de dollars à Al-Qods pour faire face à la colonisation israélienne. Par ailleurs ce sommet, qui a été marqué par l'actualité au Proche-Orient a vu le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la séance d'ouverture, appeler les dirigeants arabes à soutenir les efforts des Etats-Unis pour la reprise des négociations de paix indirectes entre Palestiniens et Israéliens. "Mon message pour vous est, quelles que soient les sources de vos préoccupations, il n y a pas de substitut aux négociations pour la solution de deux Etats", a indiqué M. Ban Ki-moon. Pour sa part, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a souligné dans son allocution que la tenue de ces négociations indirectes avec les Israéliens est tributaire de l'arrêt des activités de colonisation en appelant les délégations arabes à se mobiliser en vue d'empêcher les agressions israéliennes et protéger Al-Qods et les territoires palestiniens. De son coté, le guide la Djamahiria libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi, a indiqué que pour assurer le succès du sommet, les dirigeants arabes doivent prendre des décisions qui répondraient aux attentes des peuples arabes. Dans le même ordre d'idées, L'émir de l'Etat du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-thani, qui a remis la présidence du sommet au colonel Maâmar El Gueddafi, a, pour sa part, indiqué que le sommet ne doit pas se contenter de décisions de condamnations ; "il faut agir pour gagner la confiance des peuples arabes", a-t-il dit. Il a également proposé la constitution d'un haut comité de liaison placé sous l'égide du président du sommet. Ce comité aura pour mission de faire des propositions à même de résoudre la crise de l'action arabe commune.