Les premières livraisons de gaz par le gazoduc Nabucco qui vise à réduire la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe, pourraient n'avoir lieu qu'en 2018 et non 2014, a estimé jeudi le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger. "J'espère que nous prendrons en 2010 une décision définitive pour la construction du gazoduc", mais en ce qui concerne les premières livraisons effectives de gaz, "ce sera sans doute plutôt 2018", a indiqué le commissaire allemand dans un entretien au Süddeutsche Zeitung. Il était jusqu'alors prévu que la mise en service effective du pipeline s'effectue en 2014, date qu'un porte-parole de l'entreprise allemande RWE, membre du consortium porteur du projet, interrogé par le journal, a maintenue. Ce tube de près de 3.300 kilomètres doit relier les champs gaziers d'Asie centrale à l'Europe, via la Turquie et le sud-est de l'Europe, en évitant la Russie. Le coût de la construction est estimé à 7,9 milliards d'euros mais son tracé n'a toujours pas été définitivement arrêté. Pour M. Oettinger, les chances de voir le gazoduc se concrétiser ont considérablement augmenté au cours des six derniers mois, et il estime que ce "projet de prestige pour l'Union européenne" a "environ 65% de chances" de voir le jour. La Commission européenne a alloué, le 4 mars, 200 millions d'euros pour commander des tuyaux pour le futur gazoduc. Mais l'argent européen ne sera versé que si le projet se précise à l'automne, notamment par des contrats d'approvisionnement gazier avec des pays fournisseurs, qui se négocient cinq ans à l'avance. Avec une mise en chantier prévue fin 2011, le gazoduc reliera d'abord Ankara à Vienne puis sera étendu jusqu'en 2016 et sa capacité progressivement portée à 31 milliards de m3. Le 3 mars 2010, la grande assemblée nationale de Turquie a ratifié le traité intergouvernemental signé le 13 juillet 2009, qui constitue la base politique et juridique du projet de gazoduc européen " Nabucco ". Ce traité a déjà été ratifié par les autres pays de transit signataires : la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche. Dès le 4 mars 2010, la Commission européenne a alloué un budget de 200 millions d'euros pour commander les tuyaux, mais les fonds européens ne seront versés que si les possibilités d'approvisionnement en gaz se confirment dans les prochains mois. Lancé en 2002 et soutenu par un consortium de 6 compagnies (l'autrichienne OVM, la hongroise MOL, la roumaine Transgaz, la bulgare Bulgargaz, la turque BOTA? et l'allemande RWE), ce projet entend réduire la dépendance européenne à l'égard du gaz russe .