Les producteurs de lait devront se réjouir à l'annonce d'une première mesure concernant le soutien apporté à filière. Il s'agit de la contribution tant attendue, de l'Etat dans l'approvisionnement en matière première. En effet, l'Etat qui vient de consacrer 6 milliards de dinars pour l'importation de la poudre de lait, a redonné espoir aux producteurs de lait dont la pérennité est fortement menacée depuis quelque temps suite à la flambée des prix de la poudre de lait sur le marché mondial. La Fédération nationale des travailleurs de l'industrie agroalimentaire qui, il y a quelques jours, a dénoncé l'immobilisme des pouvoirs publics face à la crise de la filière lait, s'est dite très satisfaite de cette nouvelle mesure. Selon son secrétaire général, M. Bennabou, "l'enveloppe dégagée par l'Etat servira dès le mois prochain à l'achat de la poudre de lait pour alimenter les 17 unités de production du groupe public Giplait". On se demande donc qui se chargera d'importer et de distribuer cette poudre de lait ? Et quelle part réserve-t-on aux producteurs privés?. M. Bennabou dira que c'est Milk-Trade, filiale du groupe Giplait, qui aura à assurer ce rôle de régulateur en important la matière première (poudre de lait) pour la mettre à la disposition des producteurs de lait nationaux qu'ils soient publics ou privés. Par ailleurs, la création de l'Office de régulation du marché national de la poudre de lait a été annoncée au début du mois en cours par le ministère du Commerce. L'idée de cet office a été, pour rappel, proposée par le partenaire social avec comme objectif premier une meilleure maîtrise du prix de ce produit sur le marché national. L'idée de créer l'office interprofessionnel du lait a jailli suite à l'efficacité dont a fait preuve l'OAIC dans le secteur des céréales. Pour parer aux éventuelles pénuries, la nouvelle structure peut jouer en effet un rôle important. Elle est, en fait, le moyen approprié pour lutter contre la spéculation à laquelle fait face le marché laitier depuis des mois. L'Office aura pour mission la distribution et la régulation du marché national. Celles-ci se feront, soit par l'importation du lait en poudre et sa distribution aux transformateurs, soit par des subventions directes aux transformateurs du lait pour le pasteuriser. L'objectif est que les transformateurs ne travaillent pas à perte. Consacrer 6 milliards de dinars à l'importation de la poudre de lait au profit des producteurs laitiers est en soit une véritable bouffée d'oxygène pour l'ensemble de la filière lait qui fait face à des soubresauts depuis déjà quelques mois compte tenu des fluctuations de la matière première sur le marché international.