Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a tenu, mardi et mercredi, son 3e congrès à Alger. Quelque 500 délégués, venus de 29 établissements et représentant une trentaine de sections du Cnes sur les 41 sections existantes, y ont pris part. Pour en savoir un peu plus sur "l'événement", nous nous sommes rapprochés de M. Cherbal Farid, coordinateur national adjoint chargé du centre au niveau du Cnes.
Le Maghreb : Avez-vous pris part aux travaux du 3e congrès national du Cnes ? M. Farid Cherbal : Avant de vous répondre, permettez-moi d'apporter une précision de taille: le Cnes n'a pas tenu son 3e congrès national. C'est une partie du Cnes qui l'a organisé. Celle-ci est composée de sections qui n'ont pas suivi la grève du 13 mai 2006. Moi-même, je n'ai pas assisté aux travaux de cette réunion parce que, contrairement, aux deux congrès précédents, les "congressistes" sont désignés. A quoi faites-vous allusion? Ledit congrès national du Cnes n'est pas celui des adhérents. D'un point de vue syndical, cette réunion est illégitime. D'ailleurs, nous avons (les 24 sections syndicales qui ont répondu favorablement à l'appel de grève du 13 mai 2006) demandé de reporter la date de la tenue de ce congrès. Mais, notre demande n'a pas eu un écho favorable. Je peux vous confirmer, donc, que ce "congrès" ne va pas résoudre la crise. Il va l'aggraver. Pis encore, il fera du Cnes un syndicat maison. Voulez-vous dire que cela risque d'affecter le travail syndical ? La lutte syndicale ne cessera jamais d'exister tant qu'il y a un segment combatif et revendicatif du Cnes. Du moment où, notre plate-forme de revendications n'est pas satisfaite, notre combat se poursuit ; et nous revendiquons toujours : l'augmentation effective des salaires, la promulgation du statut de l'enseignant-chercheur, la garantie d'un logement à nos enseignants, l'ancrage de la gestion démocratique dans nos campus et la défense de la liberté syndicale Reconnaîtriez-vous les décisions qui seront adoptées par le congrès ? Le bureau national du Cnes qui va être "élu", à l'issue de ce congrès, ne représentera pas les 24 sections syndicales du Cnes. C'est pour la première fois qu'un bureau pareil, ne sera pas élu par 6 000 adhérents. Pour l'instant, on est en vacance mais dès la rentrée, on va réunir les 24 assemblées pour débattre des décisions qu'on doit prendre. Quel est le sort de ce bureau ? Ce bureau souffrira d'un déficit significatif de légitimité et de crédibilité. Pensez-vous que la crise du Cnes va perdurer ? La crise organique du Cnes est le problème des adhérents et elle doit être résolue par eux-mêmes sans l'ingérence d'une partie étrangère. A mon sens, la tenue d'un congrès réunificateur, durant l'été prochain sera le moyen pour résoudre les problèmes du Cnes. Là, nous pourrions dire que nous avons accompli nos missions. Propos recueillis par