Les dirigeants des quatre grands pays émergents regroupés au sein du groupe Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), réunis au sommet à Brasilia, ont préconisé jeudi une réforme rapide des institutions financières internationales afin de donner aux pays en développement davantage voix au chapitre. "Malgré des signes positifs prometteurs, il reste beaucoup à faire. Nous estimons que le monde a besoin aujourd'hui d'une architecture financière réformée et plus stable, qui rendra l'économie mondiale moins sujettes à de futures crises et lui permettra de mieux rebondir." "Nous pensons qu'il y a grand besoin d'avoir un système monétaire international plus stable, plus prévisible et diversifié", lit-on dans le communiqué finale du sommet. Selon ce communiqué, les dirigeants demandent au G20 - qui regroupe les pays industrialisés et les grands pays émergents - de jouer un rôle de premier plan dans les prises de décision au niveau mondial. Le Fonds monétaire international (FMI) et la BM doivent "résoudre leurs problèmes de déficits de légitimité", selon le communiqué. La réforme des structures de gouvernance de ces institutions nécessite un ajustement substantiel de leur système de répartition des votes en faveur des économies émergentes et des pays en développement, une modification nécessaire pour faire correspondre leur pouvoir décisionnel à leur poids dans l'économie mondiale, a ajouté le communiqué. Le BRIC espère que la réforme des quotas du FMI sera conclue lors du sommet du G20 prévu en novembre prochain. Les quatre pays ont également souligné la nécessité de l'adoption d'une méthode de sélection ouverte et sans distinction de nationalité pour l'attribution de positions supérieures au sein du FMI et de la BM. Les économies émergentes et les pays en développement joueront un rôle de plus en plus important et actif en tant que moteurs de la croissance économique et de la prospérité, tout en s'engageant à collaborer avec d'autres pays pour atténuer les déséquilibres du développement économique international et encourager l'intégration sociale, ont déclaré les dirigeants. Le BRIC a appelé les gouvernements mondiaux à boycotter le protectionnisme commercial sous quelque forme que ce soit. "Nous nous engageons et appelons tous les pays à boycotter toute forme de protectionnisme commercial et à lutter contre les restrictions déguisées contre le commerce". Ils ont également souligné la nécessité de maintenir la stabilité des monnaies de réserve mondiales. "Nous soulignons l'importance du maintien de la stabilité relative des principales monnaies de réserve et de la durabilité des politiques financières afin de parvenir à une croissance économique forte et équilibrée à long terme", ont déclaré les dirigeants. Les présidents chinois Hu Jintao, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et russe Dmitri Mevedev et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont participé au second sommet du BRIC à Brasilia.