Les ministres des Finances de l'Union européenne n'ont pas pu s'entendre samedi sur les moyens d'instaurer une taxe sur les banques, ce qui pourrait retarder un accord international sur la taxation d'un secteur que beaucoup accusent de contribuer à la récession. Présidente de la réunion, l'Espagnole Elena Salgado, dont le pays préside actuellement l'UE, a expliqué qu'il n'existait pas entre les 27 de "consensus total" à l'issue de deux jours de discussions sur le mode de taxation, entre une taxe sur les transactions financières et une taxe directement sur les banques. "Nous devons continuer à discuter sur les divers outils de résolution de crises", a-t-elle déclaré. "A ce stade, aucune décision n'a été prise", a-t-elle dit. L'une des options est de faire payer aux banques une taxe qui financerait un "fonds de résolution" mobilisable en cas de crise financière. Le Commissaire en charge des services financiers Michel Barnier a demandé aux Européens d'adopter le principe du "pollueur-payeur", estimant que les banques devraient apporter leur écot à un fonds de garanties dans lequel il serait possible de puiser pour sauver l'une d'elles en cas de difficultés. Il a promis de présenter en juin un plan plus détaillé. De nombreuses ONG, comme Oxfam, réclament la mise en place de taxes généralisées sur les transactions bancaires, estimant que cela permettrait de dégager jusqu'à 400 milliards de dollars par an, à consacrer à la lutte contre le réchauffement climatique, la faim ou les pandémies. Le Fonds monétaire international (FMI) doit exposer aux ministres des Finances du G20 ses idées sur une taxe bancaire la semaine prochaine à Washington.