TORONTO (Canada) - Les pays riches et émergents du G20, qui se réunissent en sommet à partir de samedi soir dans la ville canadienne de Toronto, partent confiants sur la réalisation d'un consensus sur la régulation du secteur financière mais restent cependant divisés sur la taxe à imposer aux banques. Ce sommet de 24 heures devrait aussi aborder la question de l'instauration d'une "contribution sur les transactions financières" qui pourrait atténuer la diminution des aides publiques au développement. Les pays du G20 (les huit pays les plus industrialisés plus une douzaine d'Etats émergents) qui avaient pris des engagements ambitieux lors de leur précédent sommet à Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre se disent convaincus de maintenir à Toronto leur unité pour arriver à "un consensus sur un ensemble de sujets, en particulier sur la régulation du secteur financier", comme l'avait déclaré vendredi, lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G8 à Huntsville, le Premier ministre canadien Stephen Harper. Le consensus sera cependant le plus difficile à trouver sur la taxe à imposer aux banques puisque le G20 s'est finalement divisé sur l'utilité même d'une telle taxe et sur la façon pour le secteur financier d'"assurer une contribution juste et substantielle qui lui ferait payer la charge due aux interventions des Etats pour réparer le système bancaire". De nombreux autres Etats, comme les partenaires de Moscou dans le groupe des "BRIC" (Brésil, Russie, Inde et Chine), l'hôte canadien ou encore l'Australie estiment ne pas avoir besoin de révolutionner le contrôle de leurs banques ni de les punir par une fiscalité spécifique, alors que les Européens insistent en faveur de cette taxe. Quant aux Etats-Unis, à l'origine parmi les promoteurs de l'idée, ils n'en ont plus parlé récemment. A Washington, c'est au Congrès désormais d'avancer sur cette taxe, lors des discussions cet été du budget 2010-2011. Concrètement, l'engagement de mettre fin aux "excès" de la finance qui ont précipité la planète dans la récession a eu du mal à trouver sa traduction: les discussions entre banques centrales et régulateurs financiers sur les nouvelles normes de fonds propres ("Bâle III"), notamment, prennent du temps. "Les derniers G20 ont abouti à des plans de relance et des aides massives aux systèmes financier et bancaire, sans qu'en contrepartie ceux-ci soient soumis à de nouvelles régulations", accusent des altermondialistes.