Le pétrole a terminé en baisse, vendredi, sur le marché new-yorkais, finissant le mois de mai sur un repli de 14,1%, une ampleur inédite depuis décembre 2008. L'abaissement de la note souveraine espagnole a provoqué de nouvelles inquiétudes sur les marchés financiers. Le contrat juillet sur le brut léger américain a fini sur un recul de 58 cents, soit 0,78%, à 73,97 dollars le baril. Comme les Bourses européennes, les cours du brut effaçaient leur progression de la séance vendredi, après avoir bondi d'environ 8% sur les deux séances précédentes, "soutenus par des espoirs de bons niveaux de demande à venir, grâce à un apaisement des craintes liées à la crise de la dette en zone euro et à un démenti de la Chine sur le fait qu'elle chercherait à vendre une partie des obligations d'Etat en euro qu'elle détient", commentaient les courtiers d'ETX Capital. Ainsi, la confiance des investisseurs en la vigueur de la reprise de la première économie mondiale était refroidie par la stabilisation des dépenses de consommation des ménages américains en avril par rapport à mars, mettant fin à six mois consécutifs de hausse qui avaient soutenu la reprise, selon des chiffres publiés vendredi, alors que les analystes attendaient une nouvelle progression. Si la corrélation du marché du pétrole aux Bourses mondiales restait prédominante, les cours du brut avaient précédemment profité de tensions sur l'offre, bénéficiant principalement au brut new-yorkais, qui refaisait ainsi cette semaine de nouveau jeu égal avec le Brent. En effet, la fermeture temporaire d'un oléoduc en Alaska avait réduit les approvisionnement en direction du marché américain. Par ailleurs, la saison 2010 des ouragans dans l'Atlantique pourrait être "une des pires" jamais enregistrées et les huit à 14 cyclones prévus par les météorologistes américains, augmentant ainsi les risques pour les installations pétrolières du golfe du Mexique. Entre 14 et 23 tempêtes, d'une puissance suffisamment importante pour que leur soit donné un nom, avec des vents minimum de 62 km/h, sont prévues au cours de la saison des ouragans qui commence le 1er juin et se termine le 30 novembre, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). "Les investisseurs sont toujours nerveux à l'approche de la saison des ouragans dans le golfe du Mexique, tout particulièrement (cette année) après plusieurs saisons relativement calmes", notait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Notons que le prix du panier pétrolier OPEP (OPEC Reference Basket of Crudes) a augmenté mercredi de 1,37 USD, franchissant la barre des 68,21 dollars le baril, stipule un communiqué de l'Organisation. En avril 2010, le prix moyen du brut a atteint 82,33 dollars, en février - 72,99 dollars et en janvier - 76,01 dollars. Le baril a culminé à 140,73 dollars le 3 juillet 2008 avant de s'effondrer sur fond de crise financière mondiale. En mars 2008, le panier pétrolier a été élargi à 12 types de pétrole grâce à l'Equateur. Le prix du panier de référence comprend désormais les bruts: Saharan Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es Sider (Lybie), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et BCF 17 (Venezuela).