Le président de la réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a appelé le gouvernement et le Congrès à prendre des mesures pour enrayer le problème du déficit budgétaire fédéral, avertissant que l'encre rouge causerait " d'importants dégâts " à l'économie américaine sur le long-terme. " Notre position fiscale s'est sensiblement détériorée depuis le début de la récession et de la crise financière ", a déclaré M. Bernanke lors de la première réunion de la Commission nationale de la responsabilité et de la réforme fiscales récemment créée. M. Bernanke a souligné que la Maison Blanche et le Congrès devraient proposer un plan crédible pour réduire le déficit national, qui a atteint le record de 1,4 mille milliards de dollars l'année dernière. Mais selon le gouvernement, comme l'économie et les marchés financiers continuent de remonter, et comme les actions prises pour relancer l'économie et promouvoir la stabilité financière sont abandonnées progressivement, le déficit budgétaire devrait se rétrécir ces prochaines années. Cependant, M. Bernanke n'est pas aussi optimiste. Il n'a présenté aucune proposition concrète susceptible de réduire le déficit mais il a mis en avant la hausse des dépenses de santé et de protection sociale. "En l'absence de toute mesure, le budget fédéral risque de suivre une tendance qui ne serait pas soutenable", a-t-il expliqué devant les 18 membres de la Commission nationale sur la responsabilité et la réforme budgétaires. Ben Bernanke a ajouté que le poids de la dette publique des Etats-Unis risquait de faire monter les taux d'intérêt. "Etant donnés les coûts et les risques importants liés à l'augmentation rapide de la dette fédérale, notre pays devrait rapidement mettre en place un plan crédible visant à ramener les déficits à un niveau soutenable", a-t-il dit. Ses propos trouvent un écho particulier alors que les investisseurs du monde entier s'inquiètent de la crise budgétaire qui frappe la Grèce, après la demande d'aide financière d'Athènes aux autres pays de la zone euro et au Fonds monétaire international. Les économistes ne sont toutefois pas tous d'accord sur le caractère excessif du déficit budgétaire américain au regard de la taille de l'économie des Etats-Unis et de la nécessité d'un maintien des mesures de soutien à l'activité. "Tant que la demande privée de nouveaux emprunts et de dépenses sera faible, l'augmentation des emprunts publics ne se traduira pas par une pression accrue sur les taux d'intérêt", estime ainsi Josh Bivens, économique de l'Economic Policy Institute, un cercle de réflexion libéral, dans une étude publiée lundi. Le président Barack Obama a donné à la commission carte blanche pour proposer des solutions à la dette et aux déficits. "Tout doit être sur la table" pour permettre de réduire le déficit, a-t-il déclaré mardi. La commission, qui réunit démocrates et républicains, a jusqu'au 1er décembre pour présenter des recommandations permettant de réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis, qui a atteint 1.400 milliards de dollars (1.050 milliards d'euros environ) sur l'exercice 2009, soit près de 10% du produit intérieur brut (PIB).