Le groupe pétrolier Total va réduire de 20 % ses capacités de raffinage d'ici à 2010, par rapport à leur niveau de 2007, a confirmé vendredi Patrick de la Chevardière, son directeur financier au cours d'une conférence. Pour faire face à l'environnement " difficile " du secteur du raffinage, " nous avons décidé de fermer une unité de distillation à la raffinerie de Normandie et nous sommes en train de fermer la raffinerie de Dunkerque et d'en vendre une autre en dehors de France ", a expliqué, de la Chevardière en présentant les résultats du groupe aux analystes financiers. " Nous pouvons donc confirmer notre objectif de réduire à 20 % notre capacité de raffinage entre 2007 et 2010 ", a-t-il ajouté. La compagnie française, premier raffineur en Europe de l'Ouest, détenait fin 2009 des participations dans 24 raffineries, dont 12 qu'elle exploitait directement. " Sur le long terme, nous sommes confiants dans le fait que l'environnement du secteur aval (raffinage et distribution de carburants) va s'améliorer comme l'économie mondiale continue à se redresser mais il est clair qu'il y a aujourd'hui trop de capacité dans le système mondial ", a précisé le directeur financier. Début mars, Total a confirmé la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque, tout en s'engageant à garantir les 370 emplois directs du site dans le cadre d'un projet de reconversion. Sous la pression des grévistes, Total s'est également engagé à ne pas fermer d'autre raffinerie en France au cours des cinq prochaines années. M. de la Chevardière a par ailleurs confirmé que le groupe prévoyait une hausse de sa production " de 2 % en moyenne entre 2010 et 2014 " et de " plus de 2 % en 2010 " si les cours de pétrole se maintiennent à leur niveau actuel (85 dollars le baril). Le 4e groupe pétrolier mondial a vu sa production d'hydrocarbures progresser de 4,5 % au 1er trimestre 2010 sur un an, pour atteindre 2,43 millions de barils par jour. Ce rebond est dû essentiellement à la " montée en puissance des nouveaux projets " d'extraction d'or noir, a-t-il indiqué. Le groupe pétrolier, qui a vendu pour environ 965 millions d'euros d'actions Sanofi-Aventis au 1er trimestre, détient désormais 6,2 % du capital du groupe pharmaceutique (contre 10,9 % fin 2009), a indiqué M. de la Chevardière. Total entend céder l'ensemble de ses actions Sanofi d'ici 2010. Hassan Wahid