L'actuelle crise financière en Grèce peut devenir une opportunité pour le pays ravagé par la dette et lui permettre de s'ouvrir sur un meilleur avenir, a déclaré jeudi le Premier ministre George Papandreou au parlement. Prenant la parole devant les députés avant un vote sur de nouvelles mesures d'austérité, M. Papandreou a déclaré que l' actuelle crise peut se transformer en un miracle à l'avenir en faisant de gros efforts. " La colère et les protestations de la population contre les mesures austères qui nous ont menés ici peuvent devenir un pouvoir pour créer un meilleur pays et un meilleur avenir ", a-t-il indiqué, faisant référence aux manifestations très violentes de mercredi. " Les violences nous plongeront davantage dans la récession ", a-t-il expliqué. Le Premier ministre a souligné que son gouvernement ne fera pas marche arrière et appliquera les réformes nécessaires. Notons que le Fonds monétaire international (FMI) a estimé jeudi que le plan d'aide à la Grèce était suffisant et que le scepticisme des marchés sur sa réussite était excessif. Le FMI se réunit dimanche pour approuver son prêt de 40 milliards de dollars (30 milliards d'euros) prévu dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce. Les pays membres de la zone euro se sont déjà mis d'accord sur l'octroi de 80 milliards d'euros de prêts sur trois ans à la Grèce, afin de l'aider à surmonter la crise de sa dette abyssale. Néanmoins, la BCE s'est refusée, jeudi, à entrer dans le jeu des analystes anglo-saxons qui lui recommandaient d'acheter en bonne et due forme des titres d'État, comme l'avaient fait l'an dernier la Fed américaine et la Banque d'Angleterre. "Nous n'avons pas discuté de cette possibilité", a martelé Jean-Claude Trichet. Car la question lui a été posée plusieurs fois, lors de la conférence de presse qui a suivi jeudi la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs. La rencontre se tenait à Lisbonne, selon une coutume qui veut qu'une fois par semestre la BCE se réunisse dans une capitale de la zone euro. "Le Portugal n'est pas sur le même bateau que la Grèce", a insisté le patron de l'euro, et "l'Espagne n'est pas la Grèce" . De même "un défaut de paiement (de la Grèce) est à mes yeux, hors de question" a-t-il répété. Lors de sa conférence, Jean-Claude Trichet s'est attaché à démontrer à quel point l'institution qu'il dirige avait déjà accepté des concessions, par rapport aux traités européens qui interdisent le renflouement d'un État par les autres pays. R.I.