Il n'y a pas un jour sans que le film "Hors la loi " de Rachid Bouchareb ne fasse parler de lui. Cependant la controverse autour de ce long métrage qui passera le 21 mai prochain sous le pavillon algérien à Cannes, a toutes les chances d'être vu et jugé sur la Croisette. L'Observatoire de la liberté de création de la Ligue française des droits de l'homme (LDH) a dénoncé, lundi à Paris, les pressions contre le film "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb, qui représentera l'Algérie, au prochain Festival international du cinéma de Cannes. "Le film " Hors-la-loi " a fait l'objet de pressions politiques de la part de plusieurs élus de la majorité, relayées par un secrétaire d'Etat, pour que ce film soit censuré ou privé de ses subsides", rappelle dans un communiqué l'Observatoire, soulignant également que "sur la seule lecture du scénario, des pressions ont été exercées sur les chaînes de France Télévisions qui le coproduisent et sur les responsables du festival qui l'ont sélectionné". Par ailleurs, le délégué général du Festival international du cinéma de Cannes, Thierry Frémaux, a estimé que "la polémique sur le film "Hors la loi" est le signe que la question de la guerre d'Algérie reste un sujet sensible en France", lors d'un débat avec les lecteurs de l'hebdomadaire l'Express, diffusé sur son site Internet. L'histoire se répète. Cet épisode fait penser à l'impitoyable censure qu'on a infligé à la sortie du mémorable "Bataille d'Alger " de Pontécorvo. Ce film a été retiré durant plusieurs années des affiches et a même subi un autre affront à Cannes. Cannes censée être une tribune anti-censure, aura grand à perdre si elle se mettait au manichéisme! R.C.