Un Conseil interministériel, tenu samedi dernier sous la présidence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a été consacré au dossier du gaz naturel comprimé (GNC) comme alternative au carburant. Aussi, ce conseil a mis l'accent sur le fait que la consommation nationale d'énergie a quintuplé depuis les années 1970. Cette situation a incité les pouvoirs publics, dès les années 1980, à définir un modèle de consommation énergétique pour assurer de façon durable l'adéquation entre la demande et les ressources énergétiques nationales. Il en ressort que l'utilisation du GNC en substitution aux carburants classiques, s'est imposée comme option pour plusieurs raisons, dont l'importance des réserves du pays en gaz, un réseau de transport et de distribution dense, une utilisation directe sans besoin de transformation et donc sans la construction d'infrastructures coûteuses, ainsi que la protection de l'environnement par le développement de transports propres, souligne le communiqué. Le communiqué des services du chef du gouvernement met en exergue le fait que l'utilisation du GNC comme carburant "constitue un gage d'émissions très limitées" de polluants atmosphériques qui ont des effets préjudiciables sur la santé des citoyens, principalement dans les centres urbains où le taux de concentration des polluants est important. Il serait utile de rappeler, dans ce contexte, que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le développement de l'utilisation du gaz naturel comme carburant s'inscrit au nombre des choix fondamentaux de la politique énergétique de l'Algérie. Néanmoins, le ministre a mis en avant les contraintes, qui ont empêché jusque-là, une large utilisation de ce carburant notamment les tarifs, l'absence de mesures incitatives fiscales ou douanières, et la forte croissance de la consommation de gasoil. Malheureusement, la hausse de la consommation de mazout nécessite des investissements coûteux en moyens de raffinage pour éviter le recours à toutes aussi coûteuses importations, d'où la nécessité d'encourager l'utilisation du GNC notamment par les taxis et les transports publics. Cet encouragement pourrait se faire par des mesures incitatives telles que la suppression des taxes sur les équipements importés, la baisse de la tarification, la suppression de la vignette sur les véhicules à GNC et la suppression des taxes sur les cartes grises. La promotion de l'utilisation de ce carburant a été entamée en 1998 avec une opération pilote de Sonelgaz, qui s'était traduite par la réalisation de deux stations de compression (Hussein dey et Gué de Constantine), la mise en circulation de 10 autobus roulant au GNC en plus de 85 véhicules de Sonelgaz convertis au gaz depuis 2002. Se basant sur cette opération pilote, le ministère a proposé un programme à court terme pour la période 2007-2011, et un second à long terme (2012-2025) mais qui doit être appuyé par un financement étatique. Le premier programme qui concerne exclusivement les entreprises publiques de transport et de taxis, porte sur la conversion de 175 bus (dont 10 pour Alger), la réalisation de 40 stations-service, la conversion de 14 000 véhicules taxis et quatre terrains de remisage (stationnement et maintenance pour la flotte de transport urbain). L'opération de financement par l'Etat pourrait être inscrite au niveau du fonds de développement de l'environnement et du Fonds de maîtrise de l'Energie. Elle doit être accompagnée également par la mise en oeuvre de mesures incitatives, notamment la révision à la baisse du prix de ce carburant, l'exonération de la TVA sur l'assemblage des kits de conversion, la réduction de la TVA à 7 % sur les activités d'installation et de maintenance de ces kits, et la réduction à 5 % des droits de douanes sur les équipements de conversion.