Elle se retrouve parmi les pays arabes et non pas de l'Afrique du Nord. En dépit de la bonne volonté des pouvoirs publics, la situation en Algérie reste préoccupante et connaît une phase de régression sociale et économique selon le rapport 2 003 du Pnud sur le développement humain. Dans ce rapport, les pays sont classés par régions. C'est ainsi que l'Algérie se retrouve parmi les pays arabes et non pas de l'Afrique du Nord. En outre les pays sont répertoriés selon trois catégories pour chacun des objectifs du millénaire: prioritaires, absolument prioritaires et autres (bien classés). Dans son analyse, le rapport classe l'Algérie dans les pays «prioritaires» en matière de développement. Ce rapport laisse entrevoir que l'Indicateur de développement humain (IDH) est en nette régression par rapport à l'année passée. L'IDH est un outil synthétique du développement humain qui chiffre le niveau moyen atteint par un pays à travers trois aspects essentiels: la longévité et la santé; l'instruction et l'accès au savoir et le niveau de vie moyen, à savoir le Produit intérieur brut (PIB) par habitant. Chacun de ces aspects est mesuré par un indice. La somme arithmétique des trois indices donne l'IDH du pays concerné. Les données sur lesquelles se base le Pnud sont fournies par la Banque mondiale. L'IDH établit pour 173 pays membres de l'ONU classe l'Algérie à la peu reluisante 107e place derrière la Tunisie et la Libye. Pour rappel l'Algérie était classée 106e l'année passée alors qu'elle était classée 100e en 2001 sur 162 pays. En 2000 l'Algérie occupait la 107e place et le 82e rang en 1994 sur 173 pays. Cet indicateur était de 0, 693 (le maximum et le minimum étant de 0,939 et 0,258). En effet, l'étude fait ressortir que l'Algérie est l'un des pays qui ont observé un «net recul» dans l'atteinte de l'objectif qui vise à réduire la mortalité infantile. Ce taux est actuellement de 6 pour 1000. Dans son analyse sur la pauvreté monétaire, le rapport laisse voir que moins de 10% de la population ont moins de 1 dollar par jour pour vivre. Un taux certes insignifiant par rapport aux autres pays mais indicatif quand on sait que les rentrées algériennes sont estimées à 12 milliards de dollars. Les répercussions de cet état de fait font qu'une moyenne de 12 % de la population souffrent de malnutrition. Mais il y a tout de même des aspects positifs qui auraient dû se répercuter sur le niveau de vie de la population. Ainsi, plus 80 % de la population ont accès à l'eau potable ainsi qu'aux infrastructures sanitaires. L'autre consolation enregistrée est que le Pnud considère que des progrès en direction des objectifs du millénaire - réduire la proportion d'individus souffrant de la faim, assurer à tous les enfants un cycle complet en matière d'enseignement primaire et éliminer les disparités en matière d'éducation et de formation - sont «en bonne voie». En matière de bonne gouvernance le Pnud avertit que la lutte contre le terrorisme ne saurait justifier le recul dans la lutte contre la pauvreté. «Le besoin d'éradiquer la pauvreté ne doit pas faire concurrence à celui de rendre le monde meilleur», est-il écrit dans le rapport. Ce qui reste d'ailleurs la visée de la déclaration du millénaire. Sur ce point, l'Algérie est mal lotie, selon le rapport qui reste incomplet. En effet, le Pnud estime qu'il ne peut y avoir de développement sans démocratie, sans droits politiques et libertés civiles. Comme recommandations: «Les pays riches et pauvres peuvent oeuvrer de concert pour libérer des millions de personnes de la pauvreté extrême et pour atteindre les autres cibles ambitieuses visées pour 2015 par les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)», peut-on lire dans le Rapport mondial sur le développement humain 2003, dont le lancement a eu lieu hier à Dublin (Irlande). Pour rappel, la manifestation de Dublin précède le lancement du rapport au sommet de l'Union africaine de demain à Maputo, capitale du Mozambique, symbole du partenariat Nord-Sud nécessaire pour assurer la réalisation des OMD et des liens qui unissent l'Irlande et le Mozambique. Pour dégager une croissance durable, ces pays classés «prioritaires» doivent franchir des seuils élémentaires dans plusieurs domaines clés : la gouvernance, la santé, l'éducation, l'infrastructure et l'accès aux marchés. Si un pays reste en deçà de ces seuils dans l'un des domaines, il risque de tomber dans le «piège de la pauvreté». La sonnette d'alarme est tirée!