C'est temps-ci, il apparaît que c'est la lutte contre la corruption qui est dans l'agenda de travail du gouvernement. C'est le moment pour les pays non industrialisés, les pays du Sud plus particulièrement, le notre en plus, de s'attaquer à ce phénomène qui freine le développement, détruit le sentiment national, surtout pour les cadres qui sont trop exposés à la tentation de se laisser corrompre. C'est certainement un supplice pour les douaniers qui voient passer tant de monde qui ont toujours à faire passer ce qui est des fortunes pour nos agents qui vivent avec un salaire épuisable en peu de temps. C'est certainement un supplice pour nos banquiers, pour tous les banquiers du monde, pour les préposés aux guichets postiers également. L'acteur Claude Rich dans un film avait su montrer le niveau de tels supplices pour un banquier qui manipule chaque jour des milliards à placer dans les coffres-forts et qui, à la fin du mois, tient toute sa paie par deux doigts seulement. S'appuyer sur les valeurs morales pour ne pas se laisser corrompre ? Il n'y a quelques années de cela, pour justifier l'augmentation des salaires des magistrats, ceux qui sont le plus censés défendre la loi et seulement la loi, il avait fallu recourir à l'argumentation de la corruption pour fixer un niveau d'augmentation qui les mettrait à l'abri de la tentation. On aura beau parler de la nécessité de combattre la corruption, on oublie l'essentiel, à savoir que la concurrence économique internationale justifiera tous les pots-de-vin pour arracher des marchés. Les grandes firmes internationales seront elles même qui prendront l'initiative de proposer des "bakchichs" à nos cadres. La corruption sera d'autant attirante que les "corrompus", c'est-à-dire une partie de nos cadres, envisagent de se créer un avenir ailleurs. N'est-ce pas que de fortes sommes en euros (900 millions) ont traversé en une courte période les frontières espagnoles en provenance d'Algérie ? La mondialisation sera la grande catastrophe à l'abri de laquelle se développera la corruption. On cite souvent le montant de 1000 milliards de dollars qui serait versé chaque année par les entreprises en quête de marchés. La corruption affecte tous les pays, riches ou pauvres, les grandes entreprises se méfient des pays où la corruption est pratiquée à vaste échelle car celle-ci est assimilée à une taxe financière supplémentaire. Il y a quand même des pays industrialisés qui interdisent les pots-de-vin, en refusant la leur déductibilité comme charge fiscale, alors qu'ils étaient considérés comme des charges sur le plan comptable.