Trois hauts dirigeants de la Réserve fédérale américaine ont estimé jeudi qu'il pourrait bientôt être nécessaire de commencer à relever les taux d'intérêt face à la consolidation de la reprise économique. Et ce, même si le chômage reste élevé. Thomas Hoenig, président de la Fed de Kansas City, a plaidé pour une hausse des taux, actuellement proches de zéro, d'ici la fin de l'été. Le patron de la Fed d'Atlanta Dennis Lockhart a jugé de son côté que les autorités devraient commencer à réfléchir à un durcissement de la politique monétaire mais sans évoquer de calendrier. Le président de la Fed de Dallas Richard Fisher a estimé quant à lui que la conjoncture économique actuelle ne nécessitait pas une hausse des taux. Mais, a-t-il ajouté, "nous devons être prêts et nous devons être prêts à agir assez rapidement". La croissance de l'économie américaine commence à s'alimenter elle-même et à moins dépendre du soutien des autorités, a estimé jeudi Thomas Hoenig, un des dirigeants de la banque centrale des Etats-Unis (Fed). Malgré de "nombreux risques", comme ceux liés à la crise de la dette en Europe et à la situation budgétaire de l'Etat fédéral américain, "les perspectives d'ensemble sont bonnes", a déclaré M. Hoenig lors d'un discours dans l'Oklahoma (Centre des Etats-Unis). "Ce qui est encore peut-être plus encourageant à l'heure actuelle est le changement auquel nous assistons dans la composition de la croissance", a-t-il dit, selon le texte de son allocution disponible en ligne. "Les données plus récentes semblent indiquer que la reprise s'étend à des secteurs plus nombreux [qu'à l'automne] et qu'elle est plus indépendante, et peut-être plus forte que prévu" jusqu'ici, a-t-il ajouté. M. Hoenig a fait référence aux chiffres de la croissance américaine du premier trimestre, publiés le 27 mai, et montrant un ralentissement de la hausse du PIB (à 3,0% en rythme annuel pendant l'hiver contre 5,6% pendant l'automne) mais le retour du rôle moteur de la consommation des ménages. M. Hoenig, qui préside l'antenne de la banque centrale à Kansas City (Centre des Etats-Unis) a par ailleurs redit qu'il souhaitait voir la Fed relever à 1% d'ici à la fin de l'été son taux directeur quasi nul en vigueur depuis bientôt un an et demi. La politique monétaire de la Fed resterait encore très accommodante à ce niveau de taux, ajoute-t-il, et ce très léger resserrement du crédit aiderait à empêcher la formation de bulles spéculatives. Les vues de M. Hoenig sont marginales au sein de la Fed, dont la majorité des dirigeants reste favorable à un soutien maximal de la banque centrale à l'économie par le biais de sa politique de taux.