Le gouvernement irlandais a demandé hier à Israël le départ d'un membre de son ambassade à Dublin impliqué dans l'utilisation de faux passeports par un commando responsable de l'assassinat d'un dirigeant du Hamas à Dubaï en janvier dernier. "L'enquête a confirmé que huit passeports irlandais utilisés par les membres soupçonnés du meurtre de Mahmoud al-Mabhouh étaient des faux", dit le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, dans un communiqué. "Cette utilisation frauduleuse de passeports irlandais par un État avec lequel l'Irlande entretient des relations bilatérales amicales, bien que parfois franches, est clairement inacceptable et exige une réponse ferme", ajoute le communiqué. Notons par ailleurs que l'Union européenne a demandé lundi un changement urgent et fondamental de politique menant à une solution durable de la situation à Gaza. La réunion du Conseil des Affaires étrangères de l'UE organisée lundi au Luxembourg a déclaré dans une conclusion sur Gaza que la situation dans cette région ne peut pas continuer et que la politique continue menée par Israël de fermeture est " inacceptable et politiquement contre-productive ". Suite au dernier événement impliquant la flottille tentant d' atteindre la bande de Gaza, le conseil a demandé l'ouverture immédiate, durable et sans conditions des passages pour le flux d' aides humanitaires, de biens commerciaux et de personnes à destination et en provenance de Gaza. Catherine Ashton, représentante chargée des Affaires étrangères et de la politique sécuritaire de l'UE, a souligné le 31 mai au nom de l'UE que la situation humanitaire à Gaza demeure une source de grave inquiétude et que l'UE n'accepte pas la politique continue de fermeture. Lors de cette réunion, le conseil a également souligné l' importance capitale de la poursuite des négociations de proximité pour reprendre les négociations directes qui devraient conduire à une résolution négociée entre les parties dans les 24 prochains mois. Aussi, et sous la pression internationale, Tel Aviv a annoncé étudier les moyens d'assouplir son blocus de la bande de Gaza. Tony Blair a fait part lundi, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Luxembourg, de son espoir de voir Israël assouplir dans les jours qui viennent le blocus de Gaza. Tel Aviv est sous les feux des critiques depuis l'assaut que ses commandos ont mené le 31 mai contre une flottille d'aide humanitaire qui tentait de forcer le blocus. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé à être associé à tout assouplissement du blocus. "Notre gouvernement est le représentant légitime des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza", a-t-il souligné dans une interview publiée lundi par le journal Al Ayyam. "Donc, toute mesure du côté de la partie israélienne ou de la communauté internationale doit passer par ce gouvernement." Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, s'est prononcé la semaine dernière pour la réactivation de l'accord de 2005 sur la présence des forces de sécurité officielles d'Abbas aux points de passage avec Gaza. Un navire iranien transportant de l'aide humanitaire a appareillé dimanche pour la bande de Gaza. Un autre bateau prendra la mer d'ici vendredi, chargé de vivres, de matériaux de construction et de jouets, a-t-elle ajouté.