Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réuni son "cabinet de sécurité" pour étudier un possible allègement du blocus de la bande de Gaza, deux semaines après l'assaut sanglant d'une flottille d'aide à destination du territoire palestinien. La réunion, qui n'a donné lieu à aucune décision, a été suspendue après plusieurs heures de débats, ont annoncé des responsables, sans préciser quand elle devait reprendre. La liste des produits dont Israël autorise l'importation dans la bande de Gaza pourrait être étendue en coordination avec Tony Blair, émissaire du "quartet" des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies). Cette liste comprend pour le moment une centaine de produits. Notons par ailleurs que les Nations unies superviseront la livraison des tonnes d'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza que transportait la flottille attaquée le 31 mai par les commandos de la marine israélienne. Un accord est intervenu en vertu duquel l'ONU supervisera la distribution de cette aide, annoncé par les Israéliens et confirmé par le porte-parole de l'ONU Richard Miron. L'armée a expliqué que l'aide, que transportaient les six bateaux de la flottille, serait acheminée par 70 camions. D'après Richard Miron, l'ensemble de la cargaison serait envoyé dans la bande de Gaza. Il n'a pas pu préciser si le chargement se composait de matériaux interdits par Israël. Si tel est le cas, "l'ONU déterminera comment et où" ils seront utilisés, a-t-il dit. L'assaut contre le navire de tête de la flottille, un bateau de croisière turc, a fait neuf morts. Pour sa part, le président palestinien Mahmoud Abbas a exigé l'ouverture des points de passage d'Israël avec Gaza. Israël doit ouvrir les sept points de passage existant entre son territoire et la bande de Gaza pour permettre le passage de toutes les marchandises dont ses habitants ont besoin, estime Mahmoud Abbas. Le président palestinien a tenu ces propos après avoir rencontré à Charm el Cheikh, sur la mer Rouge, le président égyptien Hosni Moubarak, qui redoute qu'Israël veuille se débarrasser sur lui de ses obligations humanitaires à Gaza. Mahmoud Abbas a demandé à être associé à tout assouplissement du blocus. "Notre gouvernement est le représentant légitime des Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza", a-t-il souligné dans une interview publiée lundi par le journal Al Ayyam. "Donc, toute mesure du côté de la partie israélienne ou de la communauté internationale doit passer par ce gouvernement."