Depuis la capture de 15 marins britanniques en Iran le 23 mars, les cours du brut ont bondi d'environ 8 dollars en quelques séances à New York et à Londres, touchant leurs sommets depuis sept mois à Londres dans la nuit de lundi à mardi à 69,58 dollars. La libération de ces soldats, intervenue mercredi, n'a, cependant, entraîné qu'un léger repli des cours, qui repartaient à la hausse jeudi. Dans ce contexte de flambée des prix, l'Opep indique qu'elle n'a pas l'intention d'augmenter sa production pétrolière à court terme pour calmer les prix du pétrole et ne prévoit pas de tenir une réunion extraordinaire avant celle prévue en septembre. "Jusqu'à présent il n'y a pas besoin de se réunir, à moins que les choses changent drastiquement" avant la prochaine réunion du cartel pétrolier, prévue en septembre, a déclaré jeudi le ministre du Pétrole des Émirats arabes unis, actuel président de l'Opep, Mohammad al-Hamili, lors du sommet pétrolier de Paris. Pour M. al Hamili, "la hausse récente des prix est due à la situation géopolitique. Cela n'a rien à voir avec les fondamentaux", ajoutant que "les fondamentaux sont bons". Par ailleurs, M. al-Hamili a refusé de se prononcer sur une éventuelle cible de prix pétroliers souhaitée par l'Opep. "Nous ne parlons pas de fourchette de prix mais de fondamentaux" de marché, s'est-il contenté de déclarer. Il faut dire que depuis le début de l'année, les déclarations de plusieurs dirigeants de l'Opep semblaient indiquer que l'organisation était satisfaite avec des cours pétroliers oscillant entre 50 et 60 dollars le baril. Abondant dans le même sens, le ministre du Pétrole qatari, Abdallah Al-Attiyah, a indiqué que l'Opep n'a "pas besoin" d'augmenter sa production pétrolière pour le moment. "Nous ne pouvons pas contrôler les facteurs géopolitiques et nous n'avons aucune indication selon laquelle il y aurait une pénurie de pétrole", a poursuivi M. Al-Attiyah. Les dirigeants du cartel ont rappelé que lors de sa dernière réunion mi-mars à Vienne, l'Opep avait maintenu inchangés ses plafonds de production pétrolière à 25,8 millions de barils par jour (mbj), prévoyant que l'économie mondiale allait continuer de croître à un rythme "relativement soutenu" en 2007. Par ailleurs, l'approche de l'été induit généralement une forte demande en raison des départs en vacances en voiture aux États-Unis "driving season".