"Faits-moi vivre aujourd'hui et tues moi demain".La sécurité alimentaire, l'emploi, le pouvoir d'achat, on verra tout ça plus tard. Le miracle du football, ou plutôt l'engagement du peuple par footballeurs interposés dans une bataille internationale rassemble toutes les composantes de la Nation. C'est la cohésion nationale, c'est la solidarité nationale, c'est le peuple, c'est l'osmose nationale. On se surprendrait à rêver à un tel engagement dans la compétition économique mondiale, dans la réconciliation nationale avec les valeurs nationales, avec les institutions. Alors, on peut se demander pourquoi notre capacité à s'unir avec enthousiasme n'est pas rééditée dans tous les domaines, en économie par exemple où avec un bel élan, les Algériens vont consommer " Algérien " ? Quelle souveraineté prouvée et effective pour un pays dont l'économie est orientée vers les importations et dépend en plus d'une ressource non renouvelable, qui s'épuise et qui voit s'éroder ses cours ? Il ne peut pas y avoir d'institutions réellement démocratiques si l'économie est tournée vers les importations avec son corolaire le chômage et la dépendance de l'étranger. Si le pays ne peut pas vivre sans les importations et qu'il a échoué à produire en substitution à celles-ci, si alors qu'en insuffisance des ressources à la fois par leur épuisement et par la dégradation de leurs cours, si donc se raréfient les biens de consommation, quelle stabilité pourrait-il y avoir, alors qu'il sera facilement prévisible que se déclencheront des luttes pour l'appropriation des biens disponibles ? Cette mise en péril de la stabilité c'est-à-dire en fait de la sécurité est autant à conjurer qu'on évalue la durée pendant laquelle les importations seront garanties par le montant des réserves disponibles. Qu'en sera-t-il par la suite, quand nous aurons totalement dépensé nos réserves ?