La reprise de l'économie mondiale est proche de son pic d'intensité, et une baisse se profile même à l'horizon 2011 en Asie et aux Etats-Unis, a indiqué Euler Hermes, la compagnie spécialisée en assurance-crédit, dans sa dernière étude publiée lundi à Paris. Les principaux pays moteurs de la phase de rebond entamée au printemps 2009 ne devraient pas connaître de nouvelle accélération de leur croissance, a expliqué Mme Karine Berger, économiste en chef de la compagnie Euler Hermes, dans sa présentation de l'étude. Une baisse de régime devrait émerger à l'horizon 2011 tant en Asie émergente qu'aux Etats-Unis, alors que la majeure partie des pays développés n'est pas en mesure de prendre le relais, selon cette étude, ajoutant que l'Europe, et la zone euro en particulier, restent à la traîne, durablement affectées par la crise. La croissance mondiale devrait s'établir à 3,3% en 2010, puis décélérer à 2,9% en 2011, a estimé Euler Hermes, Et ajouter : le commerce mondial passerait d'une croissance en volume de 11% en 2010 à 8% en 2011. L'Europe sera la seule zone du monde durablement affectée par la crise et la croissance économique de la zone euro sera inférieure à 1% en 2010-11, a indiqué Euler Hermes. "L'Europe est à la traîne. Un an après le début du rebond de l'économie mondiale, son rythme de croissance reste bien inférieur à celui du reste du monde", a rappelé Karine Berger, économiste en chef d'Euler Hermes. "Nous avons revu à la baisse l'ensemble de nos prévisions de croissance pour les pays européens, désormais inférieures à 1% en 2010 et en 2011 pour la zone euro", a dit la directrice Marchés et Marketing d'Euler Hermes, en présentant les résultats de l'étude. "Nous n'entrevoyons pas de retour aux niveaux d'avant-crise avant 2012 pour les produits intérieurs brut (PIB) trimestriels des pays de la zone euro", a-t-elle dit. Dans la zone euro, les perspectives de croissance de la demande interne sont globalement au point mort pour 2010 et très modérées pour 2011, selon l'étude d'Euler Hermes. En moyenne, la consommation des ménages restera atone en 2010 (- 0,2%) et connaîtra une croissance très modeste en 2011 (0,5%), sous l'effet des évolutions peu favorables de l'emploi, de la modération salariale et des mesures annoncées ou attendues de la consolidation budgétaire. Après une contraction importante en 2009, l'investissement ne redeviendra positif qu'en 2011 (1,2% après -3% en 2010), tant pour la construction que pour la production. Les économistes d'Euler Hermes ont attribué la révision en baisse des perspectives européennes à la consolidation budgétaire, dans laquelle plusieurs pays se sont engagés en mai et juin à la suite de la crise de la dette souveraine grecque. "Les plans de consolidations annoncés représentent un effort majeur qui risque de freiner significativement le rythme de la reprise européenne, surtout en 2011", a souligné Mme Berger.